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A Propos de quelques Miracles de Jésus


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A PROPOS DE QUELQUES MIRACLES DE JESUS : RESURRECTIONS ET MIRACLES DITS « DE LA NATURE »

ETUDE HISTORICO-CRITIQUE SELON JOHN P. MEIER.

DEUXIEME PARTIE : LES RECITS DE RESURRECTIONS OPEREES PAR JESUS

 


A propos de l’auteur

Thibault HEIMBURGER est Médecin et passionné  de théologie. De confession catholique, il participe activement aux discussions sur ce blog concernant les rapports entre la science et la foi.

Comme invité sur ce blog, les propos de TH n’engagent pas Science & Foi. Nous avons précisé « ce que nous croyons » dans cette rubrique.

 


 

 

Dans la première partie introductive de cette série,  nous avons détaillé les fondements de la méthode historico-critique utilisée par J. Meier qui est la référence majeure dans ce domaine par l’ampleur et la rigueur de son travail.

Dans le deuxième tome de sa série « Un certain Juif »[1], la partie III intitulée « Les miracles » couvre les pages 385 à 750 (sans les notes). On comprendra pourquoi j’ai dû faire un choix entre les exorcismes, les guérisons, les résurrections et les miracles dits « de la nature » (marche sur les eaux, la tempête apaisée, la multiplication des pains etc.).

J’ai donc choisi de synthétiser les deux dernières catégories, en commençant ici par les résurrections.

 

I) Quelques considérations générales sur l’approche historique des miracles selon Meier.

Définition des « miracles »

Meier adopte au point de départ une définition assez commune : un miracle est

1) « un événement inhabituel, étonnant ou extraordinaire en principe perceptible par tout observateur (..) impartial

2) qui ne peut pas s’expliquer raisonnablement par les capacités humaines ou par d’autres forces connues à l’œuvre (..)

3) qui est le résultat d’un acte particulier de Dieu (..) ».

On notera que Meier se refuse à employer les notions de « Nature » et « Lois de la Nature » si souvent employées à l’époque moderne à propos des miracles car elles proviennent de la philosophie grecque et plus tard de la scolastique médiévale et du siècle des Lumières. Elles sont totalement étrangères à la pensée biblique et au contexte religieux du milieu de Jésus.

Le premier point de la définition est une assertion minimale très neutre.

Le second point peut faire l’objet d’un consensus, que l’on soit croyant ou non, à la condition que l’historien puisse éliminer formellement toute implication humaine (fraude, hallucination collective, illusion, « magie » etc.). C’est évidemment extrêmement difficile pour des récits de « miracles » datant de près de 2000 ans.

En revanche, Meier exclut clairement le troisième point comme relevant du domaine de l’Histoire et donc du propos de son livre. L’intervention de Dieu comme explication du « miracle » ressort uniquement de la vision globale du monde de chacun, religieuse ou athée.

 

Les limites de la recherche historique sur les miracles de Jésus dans les Évangiles :

Par rapport au second point ci-dessus, il est évident que l’on ne peut pas, loin de là, établir le dossier scientifique et médical du bénéficiaire d’un supposé miracle raconté dans les Evangiles comme cela se fait actuellement à Lourdes (Meier, à ce sujet, décrit longuement les procédures utilisées à Lourdes).

La recherche historique doit donc rester modeste et les seules questions que l’on peut poser ici sont les suivantes, en espérant au mieux obtenir des réponses en termes de probabilité :

  • Les récits de miracle ont-ils été entièrement inventés par l’Eglise primitive ou bien certains d’entre eux au moins remontent-ils à l’activité du Jésus historique ?
  • Dans ce dernier cas, peut-on passer des récits à ce que Jésus a véritablement fait comme actes que Jésus, ses disciples et les témoins considéraient comme des miracles ?

– Il y a trois récits de résurrections opérées par Jésus dans les Evangiles :

  • celle de la fille de Jaïre dans Marc : Mc 5, 21-43 et parallèles
  • celle du fils de la veuve de Naïn dans la tradition particulière de Luc (L) : Lc 7, 11-17
  • celle de Lazare dans Jean : Jn 11, 1-46.

A cela s’ajoute un « logion » de la tradition Q trouvé dans Mt 11,5 et parallèle : Lc 7, 22, à savoir la réponse de Jésus aux envoyés du Baptiste :

les aveugles voient et les boiteux marchent (..), les morts ressuscitent (..)

On a donc au total quatre traditions indépendantes [2] affirmant que Jésus a bien ressuscité des morts au cours de son ministère : le critère important d’attestation multiple des sources (Mc, L[3], Jean et Q) et des formes (trois récits et un « logion ») s’applique donc avec succès à la notion globale de résurrections effectuées par Jésus au cours de son ministère.

Ceci posé, nous pouvons maintenant entrer dans le vif du sujet et détailler l’étude de deux de ces récits par J. Meier. Elle nous permettra de mieux comprendre la méthode historico-critique en général et sa façon rigoureuse de l’utiliser, en particulier.

 

II) La résurrection de la fille de Jaïre

Cf Mc 5, 21-43 et parallèles : Mt 9, 18-26 et Lc 8, 40-56.

Nous nous souvenons que Marc, le plus ancien Evangile (vers 70) est avec « Q » (vers 50 ?)  une des sources communes à Matthieu et Luc, plus tardifs (vers 80). Le récit de Marc (on l’appellera « récit de Jaïre » par commodité) se retrouve en parallèle chez Matthieu et Luc. Comme rien n’indique chez ces derniers une source différente de Marc, c’est le récit de Marc, le plus ancien, qui servira pour cette enquête. Matthieu et Luc, concernant ce récit, n’ont utilisé comme source que l’Evangile de Marc en le modifiant légèrement en fonction de leur contexte propre.

Ce qui frappe d’emblée c’est l’insertion au milieu du récit de Jaïre de Marc d’un autre récit de miracle qui n’a aucun rapport : la guérison de la femme aux hémorragies (versets 25 à 34). Il est largement admis que les deux récits devaient exister indépendamment l’un de l’autre dans une forme primitive de la tradition pré marcienne. En éliminant ce récit et les mots charnière, on obtient un récit cohérent.

D’autre part le verset final 43 (« et il leur recommanda vivement que personne ne le sût et il dit de lui donner à manger ») est certainement de la main de Marc. On y retrouve en effet le motif du secret cher à Marc, qui, dans cette situation, est absurde : comment imaginer que les parents et la foule stupéfaits puissent garder le silence sur un tel acte ! Comme l’écrit Meier, Marc est tellement obnubilé par son thème favori du « secret » qu’il l’insère ici sans faire attention à la vraisemblance du récit.

L’étude littéraire du texte suggère qu’il n’y rien d’autre à retrancher, modifier ou rajouter pour nous rapprocher de la source pré marcienne du récit. Le corolaire important qui nous intéresse est que Marc lui-même n’a pas pu inventer ce récit.

Certains exégètes suggèrent qu’il existait un récit encore plus ancien, à savoir un récit de guérison qui aurait été transformé au fil du temps en récit de résurrection par les premières communautés chrétiennes dans un but apologétique. Meier examine avec soin les arguments en faveur de cette thèse pour juger finalement qu’ils ne sont pas convaincants.

Si Marc lui-même ne peut pas être le créateur du récit primitif qu’il a utilisé, la question suivante est celle-ci : à partir de ce récit reconstitué, le plus primitif atteignable, avons-nous des éléments suggérant qu’il traduit bien un événement réel du ministère de Jésus, quel qu’ait pu être cet événement ? Ou bien ce récit primitif est-il une création de l’Eglise primitive ?

Pour Meier, la balance penche très nettement en faveur de la première hypothèse pour les motifs suivants :

– Le récit de Marc est l’unique exemple dans les synoptiques où le nom du demandeur d’un miracle (Jaïre) est donné. Pour Meier,

le fait de nommer le demandeur d’un miracle, phénomène curieux et manquant totalement de parallèles, nous invite au moins à examiner de plus près la question d’une possible tradition historique.

la désignation de Jaïre, dans Marc seulement, comme « un des chefs de synagogue ». Non seulement le récit parallèle dans Matthieu ignore le nom de Jaïre mais son statut est changé en un simple « un chef ». Ceci peut s’expliquer historiquement : à l’époque très ancienne où la tradition pré marcienne a été élaborée, le conflit avec la synagogue n’était pas aussi vif qu’à l’époque où Matthieu écrit son Evangile à partir de celui de Marc.

L’absence de tout titre christologique alors qu’il s’agit du type de miracle le plus important qui puisse s’imaginer. Jésus est ici appelé simplement « maître » (= enseignant) à comparer aux titres donnés à Jésus par Luc dans la résurrection du fils de la veuve de Naïn (« un grand prophète ») et surtout « Messie » et « Fils de Dieu » dans le récit johannique de la résurrection de Lazare. Ce fait ainsi que l’absence de toute allusion ou lien thématique à la Résurrection de Jésus renvoie certainement à une tradition très ancienne, probablement à une époque pré-pascale.

la présence d’éléments renvoyant aux critères d’embarras et de discontinuité : dans le récit de Marc, nous apprenons que Jésus, après avoir déclaré « (…) l’enfant n’est pas morte mais elle dort », est l’objet des moqueries de la foule (litt. : tourné en dérision). Bien que Jésus ait été, au cours de son ministère, souvent en butte à des oppositions, jamais il ne fut l’objet de rires moqueurs comme ici. De la même façon, dans Marc, c’est Jésus lui-même qui expulse la foule. Pour éviter l’image d’un Jésus « videur », Matthieu transforme plus tard cette phrase embarrassante en la tournant à la voie passive (« quand la foule eut été expulsée ») et Luc ignore purement et simplement l’ensemble de cette scène. Comme dans les cas précédents nous découvrons ici le travail rédactionnel de Matthieu et de Luc à partir du même texte primitif de Marc pour éviter les situations gênantes.

Le « talitha koum » araméen (littéralement : « fillette, lève-toi ») trouvé dans Marc est aussi d’un grand intérêt pour notre recherche. Car la phrase correcte aurait dû être « talitha koumi », s’agissant d’un sujet de sexe féminin. Or les recherches linguistiques suggèrent qu’à l’époque de Jésus, le langage populaire araméen employait volontiers la forme du masculin pour le féminin ou ne prononçait simplement pas le « i » final. C’est d’autant plus vrai que dans certains manuscrits, des copistes lettrés ont modifié ultérieurement « koum » en « « koumi ». Nous aurions donc bien ici une trace de l’araméen populaire parlé par Jésus. Pour renforcer encore cet élément, le texte grec du récit de Jaïre renferme bon nombre de sémitismes, c’est-à-dire des mots, une grammaire ou une syntaxe inhabituelle ou impossible en « bon » grec mais qui sont communs dans les langues sémitiques et traduits en grec de manière rigide. Or six sémitismes (le nombre exact est discuté) ont été découverts dans le récit primitif sous-jacent à Marc. J’ai dit dans la première partie que cet argument, pris isolément, n’était que de peu de valeur dans la recherche sur le Jésus historique. Mais dans le contexte général du texte, supposé très ancien et tenant compte du « thalita koum » ils prennent davantage de valeur.

 

Conclusion :

Il est extrêmement peu probable, voire impossible, que le « récit de Jaïre », c’est-à-dire le récit primitif reconstruit à partir de Marc, une fois expurgé de l’interpolation du miracle de la femme aux hémorragies et des rares ajouts propres à Marc soit une invention de Marc lui-même ou de l’Eglise primitive.

Il provient certainement d’une tradition pré marcienne extrêmement ancienne ayant eu une vie très longue dans la tradition orale ou écrite. Selon Meier :

A partir de la rédaction de Marc, on remonte, probablement à travers une collection de récits de miracles en grec, au stade encore plus ancien d’un récit isolé dans la tradition orale en grec et, encore auparavant, à l’existence d’un récit en araméen circulant en Palestine.

Pouvons-nous aller plus loin ? Aller plus loin implique de savoir ce qui s’est réellement passé. Quelle est la nature exacte de cet événement considéré comme miraculeux par la tradition la plus ancienne ?

S’il est historiquement très probable que le Jésus historique a réellement effectué un acte étonnant considéré par les témoins comme miraculeux sur la fille d’un dénommé Jaïre, chef de synagogue, présumée morte, qu’est-ce qu’a réellement fait Jésus qui a déclenché ce récit ?

Comme l’écrit Meier :

nous atteignons là les limites du connaissable et on entre dans le domaine de la pure spéculation.

 

La fille de Jaïre était-elle réellement morte ?

Était-elle simplement dans le coma, comme le suggèrent certains exégètes ? Rien ne le prouve dans le texte mais même dans ce cas il s’agirait d’un « miracle » de guérison.

 

S’agit-il d’une mise en scène par Jésus et ses disciples en vue de gagner en crédibilité, en renommée et de recruter davantage de disciples ?

Voici la conclusion de Meier :

Ces prises de position ont l’une comme l’autre un caractère philosophique et théologique et dépassent donc ce que la recherche historique est capable d’affirmer à partir de ses propres règles d’évidence et de raisonnement, surtout quand elle s’applique à des récits vieux de deux mille ans. Je n’ai cessé de le souligner, notre examen du récit de Jaïre, et de tous les autres récits de miracles des Evangiles, peut seulement espérer établir ceci : certains récits ne sont pas de pures créations de l’Eglise primitive et remontent bien à une action du Jésus historique. Pour moi, c’est le cas du récit de la fille de Jaïre, mais on doit se contenter de cette affirmation, assez vague, j’en conviens.

 

 

III) Le récit de la résurrection de Lazare

cf Jn 11, 1-45

Etant donné la théologie manifestement post-pascale très élaborée du récit et sa place fondamentale dans l’Evangile de Jean comme point culminant de la suite des récits de miracles et comme événement déclencheur de la Passion, il peut paraître a-priori étonnant de supposer que ce récit soit autre chose qu’une pure création du génie littéraire de Jean.

Et pourtant…la très grande majorité des exégètes s’accorde sur l’existence d’un authentique « noyau » pré-johannique de ce récit, certes très retravaillé par Jean (ou l’auteur final).

La tâche de reconstruction de ce noyau est si difficile que certains des meilleurs y ont renoncé (Dodd) mais pas tous. Meier s’y est lui-même essayé et, de façon étonnante, il constate que toutes les propositions des exégètes, la sienne comprise, aboutissent à un accord fondamental, à quelques versets près sur le contenu de ce « noyau » primordial.

Meier élabore quatre critères permettant de déceler la main de l’évangéliste :

– Si le récit de Lazare circulait primitivement sous une forme isolée formant une unité de sens, alors toutes les références explicites ou implicites à des événements décrits ailleurs dans le quatrième Evangile ne font pas partie du noyau originel supposé.

– Pour la même raison, les thèmes théologiques majeurs de Jean structurant son Evangile sont très probablement de sa main.

–  Jean est un magnifique écrivain (« la Samaritaine » par exemple). Or, dans le récit de Lazare, nous trouvons un certain nombre de maladresses de style, des répétitions et autres imperfections qui montrent clairement que l’auteur se débat, pour la retravailler, avec une tradition qui n’est pas de son cru.

L’application rigoureuse de ces critères aboutit à la reconstruction hypothétique du « noyau » initial minimal que je reproduis ici in extenso, à comparer au texte de l’Evangile actuel :

« Il y avait un homme malade, Lazare de Béthanie, le village dans lequel Marie, sa sœur, vivait aussi. Sa sœur envoya un message à Jésus, disant : « Seigneur, vois, celui que tu aimes est malade ». Quand Jésus apprit qu’il était malade, il demeura alors deux jours à l’endroit où il se trouvait.

Quand Jésus arriva à Béthanie, il le trouva depuis quatre jours déjà dans le tombeau. Beaucoup de Juifs étaient venus auprès de Marie pour la consoler au sujet de son frère. Quand elle apprit que Jésus était arrivé, elle se leva rapidement et alla vers lui. Lorsque les Juifs qui étaient avec elle et cherchaient à la consoler virent Marie se lever soudain pour partir, ils la suivirent, pensant qu’elle se rendait au tombeau pour s’y lamenter.

Lorsque Marie parvint à l’endroit où se trouvait Jésus, dès qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds en lui disant : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Lorsqu’il la vit se lamenter et les Juifs qui étaient avec elle se lamenter aussi, Jésus gémit en esprit. Et il dit : « où l’avez-vous déposé ? » ils lui dirent : « Seigneur, viens voir ».

Jésus s’en fut au tombeau. C’était une grotte, et une pierre en recouvrait l’entrée. Jésus dit : « Enlevez la pierre ». On enleva donc la pierre. Jésus cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ». Celui qui avait été mort sortit. Jésus leur dit : « déliez-le et laissez-le aller ». Alors beaucoup de Juifs qui étaient venus auprès de Marie et qui avaient vu ce qu’il avait fait crurent en lui ».

Si l’on fait l’effort de comparer le texte actuel avec cette reconstitution d’un probable noyau primitif, on remarque que de très nombreux versets du texte actuel ont disparu, et en particulier tout ce qui concerne Marthe, la sœur de Marie. Ce résultat, apparemment étonnant résulte de l’application des critères rigoureux. Voici ce qu’écrit Meier :

la suppression [= son absence dans le noyau de la tradition pré-johannique] des deux rencontres avec Marthe, suggérée par l’application des critères, est confirmée par d’autres éléments qui prennent davantage sens une fois que Marthe disparaît du récit.

 

Voici la conclusion de Meier :

Les indices d’une longue histoire de la tradition et l’ancrage de l’événement dans un lieu donné (en y ajoutant dans la tradition johannique, la présence des noms propres des principaux acteurs, ce qui est contraire à la tendance générale des traditions de miracle dans l’ensemble des quatre Evangiles) m’incitent à penser que le récit de Lazare reflète en fin de compte un épisode de la vie du Jésus historique. (…) A mon avis, il est vraisemblable que Jn 11, 1-45 remonte en dernier ressort à quelque événement concernant Lazare, un disciple de Jésus, et que cet événement était considéré par les disciples de Jésus, même au cours de sa vie terrestre, comme étant un miracle de résurrection. Autrement dit, l’idée de base de la résurrection de Lazare par Jésus ne semble pas avoir été inventée purement et simplement par l’Eglise primitive.

 

IV : Conclusion sur les récits de résurrection opérés par Jésus

L’étude historique précise des textes évangéliques concernant les « miracles » de résurrection opérés par Jésus nous amène aux conclusions générales suivantes :

– Le fait-même que Jésus ait opéré des miracles considérés comme miracles de « résurrection », au sens de retour à la vie normale de personnes considérées comme mortes par les témoins est largement attesté par plusieurs traditions totalement indépendantes.

– A partir des textes évangéliques, il est possible de dégager un noyau fondamental, à partir duquel les évangélistes ont raconté ces « miracles », récit initial qu’ils ont modifié en fonction de leur visée théologique propre.

–  les « noyaux » de ces traditions anciennes ont certainement fait partie de collections orales et/ou écrites, remontant très près du Jésus historique voire au ministère public de celui-ci. Ils ne sont pas une invention de l’Eglise primitive.

Que Jésus ait opéré des « résurrections », considérées par lui-même et son entourage comme telles semble donc un fait historique bien attesté dans les limites de la science historique appliquée aux textes concernant Jésus de Nazareth.

La libre interprétation de ces faits ne relève pas de l’Histoire.

 

Dans la partie suivante, concernant les miracles dits « de la Nature » nous découvrirons les résultats de l’application des critères d’historicité selon Meier à ces récits évangéliques. Ils pourraient être bien différents…

 

 


Notes

[1] Un certain Juif Jésus – Les données de l’Histoire. Tome 2 : les paroles et les gestes. Ed. Du Cerf 2005, pour la traduction française.

[2] Pour comprendre l’importance de cette notion de « traditions indépendantes », voir la partie I)

[3] Passages de Luc provenant d’une source propre à Luc, c’est-à-dire n’étant trouvés ni dans Marc, ni dans Q.


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