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En ce WE de Pâques où chacun  passe ces moments en fonction de ses propres convictions (temps normal, simple moment de repos, l’occasion de retrouvailles familiales, Pâque(s) juive ou chrétienne) saisissons l’occasion pour aborder selon notre habitude un sujet pouvant s’enrichir du dialogue édifiant entre science et foi.

 

l’apparat critique

Les lecteurs réguliers de la Bible auront sans doute remarqué que dans plusieurs versions modernes de la Bible, certains textes se trouvent [entre crochets] , c’est le cas de la fin de l’évangile de Marc dont les versets 9 à 20 apparaissent comme tels. Ces notations indiquent que les textes en question ne figurent pas dans tous les manuscrits. Certaines Bibles, comme la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible) proposent une nuance avec une notation en [[doubles crochets]] pour indiquer que le texte en question n’apparaît pas dans les manuscrits les meilleurs dont les plus anciens et qu’il est donc très probable que ce texte soit absent de l’original. Si ce texte est présent dans nos Bibles, c’est souvent parce qu’il a acquis une importance de longue date dans la tradition chrétienne, c’est le cas de ce passage de la fin de Marc.

Dans la TOB et dans d’autres Bible comme la NBS (Nouvelle Bible Second) des notes de bas de page permettent de donner les détails de ces variantes du texte selon les manuscrits, c’est ce qu’on appelle l’apparat critique.

Voici la définition simplifiée de ce terme barbare tirée de la page Wikipédia que vous pourrez consulter pour davantage d’information.

Dans une édition scientifique d’un texte ancien (dont l’original n’est disponible que sur manuscrits), l’apparat critique  est l’ensemble des notes fournies par l’auteur de l’édition pour justifier les choix qu’il a opérés entre les « leçons », ou versions, des divers manuscrits ou éditions anciennes qu’il a comparés pour établir le texte de son édition, dite critique si elle fournit ces informations.

La première édition critique du Nouveau Testament fut éditée par Erasme en 1516 à partir d’une traduction sur le grec, il y  fait apparaître le texte en vis à vis, original grec / latin et y note les différences avec la traduction traditionnelle de Jérôme (la Vulgate en latin). Cette version devient la nouvelle référence et fut très utilisée par les réformateurs (dont Luther) car elle donne les moyens au lecteur de traduire par lui-même et lui donne des outils que n’avaient même pas tous les Pères de l’Eglise, il peut donc juger de leur propositions.

La philologie est la science qui permet d’étudier  les variantes entre manuscrits et cherche à retracer l’histoire d’un texte, mais là n’est pas le propos direct de cet article.

 

Le texte suivant est la fin de l’évangile de Marc, le chapitre 16 (voyez le rapport avec Pâques).

 

Marc 16:1-8 (V. S21)

Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et Salomé achetèrent des aromates afin d’aller embaumer Jésus.2 Le dimanche, elles se rendirent au tombeau de grand matin, au lever du soleil.3 Elles se disaient entre elles: «Qui nous roulera la pierre qui ferme l’entrée du tombeau?»4 Mais quand elles levèrent les yeux, elles s’aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée.5 Elles pénétrèrent dans le tombeau, virent un jeune homme assis à droite, habillé d’une robe blanche, et elles furent épouvantées.6 Il leur dit: «N’ayez pas peur. Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qui a été crucifié. Il est ressuscité, il n’est pas ici! Voici l’endroit où on l’avait déposé.7 Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée: c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit.»8 Elles sortirent du tombeau et s’enfuirent, toutes tremblantes et bouleversées, et elles ne dirent rien à personne car elles étaient effrayées.

le texte se poursuit entre crochets

9 [Ressuscité le dimanche matin, Jésus apparut d’abord à Marie de Magdala, dont il avait chassé sept démons. 10 Elle partit l’annoncer à ceux qui avaient été avec lui et qui étaient tristes et pleuraient, 11 mais quand ils entendirent qu’il était vivant et qu’elle l’avait vu, ils ne la crurent pas. 12 Après cela, il apparut sous une autre forme à deux d’entre eux qui se rendaient à la campagne. 13 Eux aussi revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. 14 Enfin, il apparut aux onze pendant qu’ils étaient à table, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité. 15 Puis il leur dit: «Allez dans le monde entier proclamer la bonne nouvelle à toute la création. 16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. 17 Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils pourront chasser des démons, parler de nouvelles langues, 18 attraper des serpents, et s’ils boivent un breuvage mortel, celui-ci ne leur fera aucun mal; ils poseront les mains sur les malades et ceux-ci seront guéris.» 19 Après leur avoir parlé, le Seigneur fut enlevé au ciel, et il s’assit à la droite de Dieu. 20 Quant à eux, ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole par les signes qui l’accompagnaient.]

 

Si donc vous possédez une Bible munie d’un apparat critique (Ex NBS ou TOB), les notes du versets 9 vont vous apprendre que les versets 9 à 20 ne figurent pas dans les meilleurs manuscrits, meilleurs et surtout les plus anciens, notamment dans ceux que l’on nomme Vaticanus et Sinaïticus et qui sont les deux manuscrits complets les plus anciens connus en grec contenant tout le Nouveau Testament.

 

Marc aurait-il achevé son évangile au verset 8 sur le tombeau vide et le cri des femmes effrayées ?

Certes, le verset 6, ne laisse pas le lecteur dans le doute à propos de la résurrection du Christ :

Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qui a été crucifié. Il est ressuscité, il n’est pas ici!

Mais cette fin sans apparition du Christ ressuscité tranche avec les autres récits évangéliques.

La finale longue (version avec les versets 9-20) apparaît très tôt dans l’histoire de l’Eglise, dès la fin du IIe siècle alors que le canon biblique n’est pas encore fixé, Irénée ou Tatien par exemple en ont connaissance. Comme elle reste conforme aux récits des autres évangiles et des Actes, c’est cette version de l’Evangile de Marc qui a été privilégiée par la tradition par rapport à la finale courte (sans les versets 9-20) ce qui explique sa présence dans nos Bibles.

 

Enormément de littérature a été produite sur ce sujet.

Pour ne s’en tenir qu’au milieu évangélique, Frédéric Godet dans sa Bible annotée (1900) admet déjà à propos des versets 9 à 20 :

Les critiques les plus dignes de confiance n’en admettent pas l’authenticité

 

Analyse

Alfred Kuen, propose pour sa part dans son Encyclopédie des Difficultés Bibliques une analyse complète du sujet à partir d’une étude de W. Wessel.

Kuen souligne que les spécialistes sont divisés au sujet de l’authenticité de ces versets car certains soulignent le nombre important de manuscrits dans lequel ils figurent.

Mais comme nous l’avons vu plus haut le critère d’ancienneté en  philologie est très important dans l’histoire d’un texte ancien qui a été beaucoup recopié et on comprendra que pour savoir si un texte figurait ou non dans un texte original ce n’est pas le nombre d’apparition dans les copies qu’il est important de compter mais de savoir à partir de quand ce fragment a été introduit et s’il fait corps avec le reste du document.

Reprenant les travaux de Wessel, Kuen synthétise donc les faits suivants concernant les versets 9 à 20 en faveur de leur inauthenticité que je résume ici  :

1. preuves externes

  • versets absents des manuscrits les plus anciens (Sinaïticus et Vaticanus = les plus anciens manuscrits complets du NT)
  • Semblent inconnus de Clément d’Alexandrie et d’Origène (Pères de l’Eglise du début du IIIe siècle)
  • Eusèbe Parle de manuscrits « exacts » à propos de la finale courte dans sans ces versets
  • Pour Jérôme presque tous ses manuscrits grecs n’ont pas ces versets, dans d’autres copies qui les contiennent des notes de scribes indiquent que des versions de manuscrits existent sans.

 

1. preuves internes

  • Vocabulaire : 1/3 des mots de la conclusion sont utilisés dans un sens différent du reste de l’évangile
  • Style : le passage entre le v.8 et 9 est abrupt
  • Le v. 9 commence avec le participe nominatif masculin anastas qui demande comme antécédent il c.-à-d. Jésus
  • On présente Marie Madeleine (dont Jésus a chassé 7 démons) alors qu’elle est  déjà apparue 3 fois dans le récit auparavant
  • Les femmes qui ont été chargées dans le v. 7 d’annoncer la résurrection du Christ à Pierre et aux autres disciples ne sont plus  mentionnées dans le reste du récit
  •  Le jeune homme qui était apparu dans la tombe avait annoncé l’apparition de Jésus aux disciples en Galilée, mais toutes les apparitions mentionnées dans la version longue se passent à Jérusalem ou dans ses environs immédiats.
  • le récit est concis et sec, sans les traits vivants des récits de Marc.
  • Kuen termine sur le contenu : le V14 affiche une sévérité et des termes (apistia, sklèrokardia) jamais utilisés par Jésus ; et si on reconnaît bien ailleurs des miracles ponctuels de Jésus ou des disciples, il parait difficile de croire à la promesse que tous les croyants échapperaient définitivement à l’emprise des lois naturelles (v17-18) tout au long de leur vie, cet enseignement n’apparait nul part ailleurs dans le NT.

 

Conclusion

Devant l’analyse de Wessel, Kuen en convient

Les preuves externes et surtout internes permettent difficilement d’échapper à la conclusion que les v. 9-20 ne faisaient pas partie du manuscrit original de Marc

Il rejoint en cela l’avis de la plupart des exégètes modernes.

Cependant une question demeure :

Question

Est-ce que Marc avait l’intention de finir son évangile avec le v. 8 ?

 

Si la réponse est non :

  • Soit Marc n’a jamais terminé son évangile (!)
  • Soit la dernière page du manuscrit original s’est perdue…

 

Si la réponse est Oui :

  • Cela amène une triple question pour Wessel :
    • Pourquoi l’Eglise primitive a-t-elle ressentie le besoin de compléter le récit de Marc avec une finale longue (et d’autres variantes – il existe 4 fins différentes de Marc selon les manuscrits) ?
      .
    • Pourquoi un livre qui débute par une « bonne nouvelle au sujet de Jésus-Christ » finirait avec la mention de femmes qui « se précipitèrent hors du tombeau et s’enfuirent, toutes tremblantes et bouleversées. Elles ne dirent rien à personne, tant elles étaient effrayées » ?
      .
    • Pourquoi l’apparition du Seigneur ressuscité promise à Pierre et aux autres disciples (16.7) n’est pas mentionnée ?

 

Intéressant ces questions pour un WE de Pâques non ? ça vous inspire ? Car à priori ni Wessel, ni Kuen n’ont trouvé d’arguments, après tout nos Pères avaient certainement de bonnes raisons d’avoir ajouté à l’évangile pour l’harmoniser aux 3 autres et de conclure :

La meilleure réponse à ces questions est la perte de la fin authentique de l’évangile dès les premières transmissions du texte

Vers l’hypothèse d’une finale courte

Est-ce bien certain ?

Ce qui m’interpelle dans la démarche ci-dessus c’est la débauche d’énergie et la rigueur déployée dans la critique textuelle sur la dite finale longue et de ne pas tenter de traiter avec autant de rigueur une étude de l’évangile pour  essayer de répondre à la question finale. Du coup on peut avoir  l’impression d’un soufflé qui retombe un peu vite…

C’est le moment de ressortir nos cours de théologie sur Marc*…

Pour nos lecteurs réguliers, vous aurez remarqué dans les dernières discussions (dans les commentaires du précédent article sur le mal naturel par exemple) un fait important qui a été souligné à propos des évangiles c’est qu’en même temps qu’ils relatent des faits historiques, (la rencontre du Christ avec les disciples et d’autres témoins),  ils nourrissent également un projet théologique qui revêt des facettes différentes en fonction de l’auteur de l’Evangile. En effet, les faits sont agencés dans un certain ordre, la chronologie ne sera pas le premier critère de restitution du récit pour regrouper des paraboles du maître par exemple. Si les différences sont évidentes entre le récit de Jean et les trois autres, il a fallu attendre les années 1950 pour qu’on reconnaisse à Marc les attributs d’une construction littéraire et celle d’un vrai projet théologique.

 

Quelles sont les caractéristiques de l’évangile de Marc ?

  • Le Message : Annoncer la « bonne nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu. » (1:1) La venue du Royaume de Dieu.
  • Or Jésus passe une partie de son temps éloigné des foules (1:35 ; 2:13 ; 3:7 ; 3:13)
  • il exige le silence des gens qu’il guérit (1:44 ; 5:43 ; 7:36)
  • Il Ordonne aux démons de ne pas dévoiler son identité (1:25 ; 1:34 ; 3:12)
  • Dans Marc, les disciples sont dans l’incapacité de comprendre (4:13 ; 4:41 ; 6:52 ; 7:18 ; 8:21 ; 9:6)
  • Le récit de la résurrection est bref
  • Le récit se termine sur la peur et la fuite des femmes
  • Il laisse le lecteur face au  TOMBEAU VIDE
  • Avec l’invitation de rejoindre Jésus en Galilée

 

Ainsi à la lecture de ces quelques lignes qui sont propres à l’évangiles de Marc, nous pouvons nous poser légitiment cette question (encore une ) :

Avec cette fin abrupte, Marc ne veut-il pas interpeller son lecteur ?

Pourquoi alors que le premier verset « annonce la couleur » puisqu’il s’agit de proclamer cette bonne Nouvelle de Jésus (Sauveur) le Christ (celui qui est oint, envoyé, le messie de Dieu) le Fils unique de Dieu donné aux hommes, demande-t-il le silence à ceux qu’il guérit ? Ordonne aux démons de se taire ? Fait-il des reproches aux disciples dans leur incapacité à comprendre les choses spirituelles ? et laisse-il le lecteur devant un tombeau vide et la frayeur des femmes avec ce message :

Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qui a été crucifié. Il est ressuscité, il n’est pas ici!

 

Non Jésus n’apparaitra pas aux yeux du lecteur dans l’évangile de Marc car il y a une invitation à aller à le rencontrer par l’expérience personnelle ! cette invitation à le rejoindre en Galilée, c’est retourner au début de l’évangile en ayant connu la fin du récit : la mort à la croix. Car le paradoxe du message rayonnant du Christ ressuscité c’est qu’il annonce un chemin qui emprunte un passage difficile pour ceux qui veulent le suivre : le chemin de la croix, celui du renoncement, celui où la guérison miraculeuse n’est pas une fin en soit (d’où la demande de silence) car elle ne prend tout son sens que dans la compréhension de la croix où nos projets même dans l’Eglise ne correspondent pas à ceux du maître (d’où la sévérité de Jésus avec ses disciples dans cet évangile qui persistent à ne rien comprendre).

 

Le message de Marc

Nombre d’exégètes modernes s’accordent pour reconnaître dans le message de Marc « une théologie de la croix » assez proche de celle de Paul. Au travers du récit historique de Jésus, l’auteur du plus ancien des évangiles qui s’adresse certainement à une communauté de pagano-chrétiens c-a-d  non pas à des juifs mais à des polythéistes ou des grecs convertis ou en contact avec la foi en Christ. La génération des témoins oculaires venant à s’éteindre, il convient donc de laisser des traces écrites aux générations suivantes ;  la dialectique de la croix se pose pour le non croyant dans le cadre de sa rencontre avec le Christ ressuscité mais également pour le disciple  qui est invité à se charger de sa croix chaque jour pour suivre le Christ (8:34) ce verset fait œuvre de véritable charnière dans le récit car c’est en amont de ce chapitre que se trouvent tous les versets liés au silence que nous avons évoqués. Car Pour Marc, si tu as compris cela, tu as compris l’évangile, si tu reçois un miracle, tu peux enfin le partager car tu sauras également parler de l’essentiel, de l’âme et de l’éternité. Tu éviteras de tomber dans le piège de voir Jésus comme un simple faiseur de miracles ou un guérisseur au service de tes bobos passagers. Il sait faire tout cela, consoler, guérir, mais pour Marc, il est beaucoup plus ! Mais ce beaucoup plus se trouve dans un échange de vie, la nôtre contre la sienne.

 

8:34 Puis il appela la foule avec ses disciples et il leur dit: «Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive! 35 En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. 36 Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme? 37 Que donnera un homme en échange de son âme?

 

Conclusion finale

Reprenons donc maintenant les questions de Wessel auxquelles Kuen ne semblait pas trouver de réponse et voyons si on peut faire quelques propositions intéressantes :

 

  • Pourquoi l’Eglise primitive a-t-elle ressentie le besoin de compléter le récit de Marc avec une finale longue  ?
    • La problématique de l’époque dans la constitution du canon n’était-elle pas portée à trouver une unité la plus parfaite possible entre tous les écrits ? Voir la difficulté qu’à eu l’Eglise à l’époque pour accepter de reconnaître 4 évangiles pour un seul message de foi. C’est Irénée de Lyon qui le premier  (selon nos traces) émit l’idée que ce fut possible. A cette époque l’idée était plutôt que la vérité ne pouvait s’établir que sur un seul Ecrit, cf Tatien et sa tentative pour synthétiser les 4 évangiles en un seul (le Diatessaron).
      .
  • Pourquoi un livre qui débute par une « bonne nouvelle au sujet de Jésus-Christ » finirait avec la mention de femmes qui « se précipitèrent hors du tombeau et s’enfuirent, toutes tremblantes et bouleversées. Elles ne dirent rien à personne, tant elles étaient effrayées » ?
    • Nous avons plutôt pas mal répondu à partir des caractéristiques et de l’analyse textuelle de Marc non ?
      Pour Marc, achever son récit sur la frayeur des femmes renvoie à nos propres défis face à la réalité du Christ ressuscité, la balle est dans notre camp,
      .
  • Pourquoi l’apparition du Seigneur ressuscité promise à Pierre et aux autres disciples (16.7) n’est pas mentionnée ?
    • Idem ci-dessus
      Avec Marc, il s’agit de mettre notre foi en action face à ce tombeau vide, d’aller nous-même à la rencontre du ressuscité et de le voir comme une invitation à suivre Jésus, de vivre comme lui-même a vécu, accepter le chemin de la croix.

 

Le mot de la fin

La finale de Marc est certainement l’exemple le plus caractéristique et un des plus riches enseignements de l’utilisation de l’apparat critique à disposition dans nos Bibles d’étude. J’espère que cet exemple vous aura mis en appétit pour éveiller en vous l’intérêt de retourner au plus près du texte « original », premier souci qui devrait habiter tout exégète préoccupé par le sens premier du texte.

 

 


* Pour une synthèse de cet évangile à la lumière d’une exégèse moderne, voir par exemple C. Combet-Galland, L’évangile selon Marc, in Introduction au Nouveau Testament son histoire, son écriture, sa théologie, D. Marguerat, Labor et Fides, Genève, 2009, pp. 57-83