J’aimerais inaugurer une nouvelle façon de concevoir la discussion sur ce blog.

Mon but ne sera pas de prendre parti pour ou contre un livre, mais d’exposer la vision de l’auteur dans de courts résumés. Ce qui sera exposé ne correspondra donc pas forcément à ce que je pense. Cela ne correspond pas forcément d’ailleurs à ce qu’Alfred Kuen pense puisqu’à son habitude, il fait une synthèse d’opinions différentes.

J’entrecouperai ces résumés de questions ouvertes dont le but sera de nous faire réfléchir et  réagir.

Le premier livre choisi est donc le « Labyrinthe des origines » d’Alfred Kuen, aux éditions Emmaüs.

Source: Le regretté Philippe Gold Aubert a réalisé un excellent résumé de cet ouvrage sur son site. Je m’en servirai de point de départ pour notre première discussion.

http://www.science-foi.org/livres/kuen/print.htm

 

Il y a eu une inversion dans la publication des parties 11 et 12…

« Chapitre 7 : Concordances

Les « Jours » correspondent-ils à des ères géologiques? Beaucoup d’évangéliques le pensent aujourd’hui, et parmi eux bien des scientifiques, naturellement. J. Humbert énumère ces concordances : 1) Il y a eu un commencement, il y aura une fin 2) Le visible provient de l’invisible, la matière vient de l’énergie 3) L’ordre d’apparition des créatures est analogue 4) La stabilité des espèces est reconnue 5) l’Homme couronne la Création. Mais le danger du concordisme serait que des avancées scientifiques nouvelles démentent les acquis actuels… comme une révision de la théorie du Big Bang par exemple. Mais en tout cas, il n’existe pas de preuve scientifique évidente montrant que l’ordre des évènements créateurs selon la Genèse soit erroné. »

Genèse 1 décrit la création du soleil, de la lune et des étoiles le quatrième jour, n’est-ce pas la preuve scientifique « évidente » que l’ordre des évènements créateurs ne correspond pas à la description biblique?

Les espèces ne sont pas stables,n’est-ce pas là le signe que l’auteur s’exprimait avec ses connaissances de l’époque?

« Ph. Gold-Aubert (dans « Création ET Évolution » et « Aux commencements, Dieu créa… »), voit des concordances assez précises entre le texte biblique et les âges géologiques, et en fournit un tableau comparatif. Ainsi, au 6e Jour A, les animaux terrestres concernent l’Ère tertiaire : oligocène, miocène, pliocène. Les premiers primates, les mammifères se développant, la formation de l’Himalaya et la présence de l’australopithèque. Au 6e Jour B, l’ère quaternaire : le pléistocène, l’Homo Sapiens, l’Homme de Neandertal et de Cro-Magnon. Enfin L’Homo Sapiens Sapiens. Au 7e Jour, la Création particulière d’Adam. »

Adam a-t-il un ancêtre biologique commun avec le reste du monde vivant?

Qu’en est-il des dernières découvertes à propos du lien génétique entre Néandertal et Homo Sapiens?

« Ph. Michaut relève semblablement bien des concordances d’après les données de la paléontologie, la géologie, l’archéologie, la physique et la chimie ; mais il signale quelques divergences, entre autres « la création » du soleil au 4e Jour, sauf si l’on traduit le mot « erets » par « matière » et non par « terre », comme c’est le cas dans presque toutes nos versions. »

La signification de « erets » n’est-elle pas « terre », est-ce légitime d’en changer la signification?

« R, Shallis, d’autre part, remarque qu’« il faut beaucoup de foi pour être athée… Une lecture attentive de la Bible décèle au moins 23 phénomènes relatifs aux étapes de la préhistoire du cosmos et de notre planète, correspondant à un fait scientifique reconnu… leur ordre progressif correspondant en plus très exactement. » Shallis démontre statistiquement l’impossibilité d’une telle coïncidence (1/25000 millions de millions de millions de chance!). Et même si les théories scientifiques sont en évolution constante au gré de nouvelles découvertes, l’enchaînement des évènements fera toujours ressortir une merveilleuse harmonie entre les constatations des savants et le texte biblique. »

Les grands animaux marins (baleines= mammifères) sont créés avant les mammifères terrestres dans le texte biblique, cela non plus ne semble pas coïncider avec les découvertes de la science?

« A la fin de chaque Jour, « Dieu vit que cela était bon », et à la fin du 6e : « cela était TRÈS BON ». Cette réflexion défait toute idée d’une création imparfaite, et l’être humain vient couronner toute la Création avec la charge de la dominer. Ce n’est pas un langage romantique ou poétique, et porter l’Image de Dieu était bien la vocation de l’Homme, avant la chute d’Adam. Au 1er Jour, plusieurs auteurs voient que le mot « mayim », traduit par les eaux peut avoir un sens plus général de « fluide », de même que la Lumière avoir au début le sens du rayonnement du Big Bang, le Soleil ne manifestant tous ces effets qu’au 3e Jour cosmogonique, pour l’apparition de la vie supérieure. De même au 2e Jour, il s’agit bien du Jour de la création de la gravitation et de l’espace, la notion d’étendue ne se comprenant que par l’apparition des millions de galaxies dans l’espace en extension (selon Ph. Gold-Aubert). »

Selon un grand nombre de spécialistes, l' »étendue » (raqia) est en fait le « firmament », dôme solide correspondant à la façon dont les peuples anciens voyaient le ciel, y voir des notions modernes, n’est-ce pas un anachronisme?

« Certains auteurs pensent aussi que diverses étapes du développement de la Terre figurent dans ce 2e Jour. Entourée d’abord d’eau gazeuse et d’un voile de poussières – un peu comme Vénus aujourd’hui – cela pourrait expliquer la masse d’eau du Déluge (les eaux d’En Haut). Mais cela est douteux, à cause des dates de ce déluge même, qui est un évènement du temps des descendants d’Adam, et non pas de ce 2e Jour… et aucune thèse scientifique ne peut l’accepter.

Au 3e Jour, nous voici bien sur la Terre, après la formation de la croûte terrestre (un peu comme une coquille d’œuf), cristallisée par le refroidissement; puis l’eau liquide se condense; elle va permettre à la vie d’exister. Il y a 600 millions d’années un seul continent en émergeait, la Pangée, qui s’est cassée en morceaux voici 200 millions d’années, pour donner la configuration actuelle. Celle-ci n’est pas fixe, les continents se déplaçant peu , mais continuellement encore, en produisant de fréquents tremblements de terre ou raz de marées (Théorie des plaques de Wegener).

Avec les premiers végétaux (2e partie du 3e Jour), c’est l’apparition de la vie, des espèces et de la reproduction, et on entre dans la biologie. La flore gigantesque de l’ère primaire (le paléozoïque, entre -575 et -24 millions d’années) a merveilleusement prospéré dans l’atmosphère chaude et humide protégée des rayons U.V., et donnant par exemple des forêts de prêles de 30 m. de haut, etc., etc. Les plantes sont créées le 3e Jour, et les animaux dès le 5e seulement, pourquoi? Les animaux ont besoin d’oxygène, et ce sont les plantes qui l’ont répandu sur la Terre, en absorbant le gaz carbonique initial de l’atmosphère primitive, en fixant le Carbone pour vivre, et en relâchant l’Oxygène comme un détritus. Tout ceci est parfaitement connu et contrôlé de nos jours. Et d’autre part, les végétaux assimilent les minéraux qu’ils transforment en hydrates de carbone; ce sont eux qui vont servir de nourriture aux animaux .

Au 4e Jour, on arrive au climat actuel, avec des nuages passagers et la vision du soleil, de la lune et des étoiles, qui ont tant fait rêver les hommes du Ciel…

Au 5e Jour – au trias, début de l’ère secondaire – on découvre les premiers restes d’animaux terrestres, et les bêtes ailées (insectes, oiseaux), et une explosion de vie aquatique, jusqu’aux « grands monstres marins » les tanninims de la Genèse (ou les dinosauriens), aujourd’hui bien connus selon de nombreuses espèces. Ici nous retrouvons le terme « bârâ », signalant des créatures particulières et beaucoup plus évoluées. En effet, par leur organisation et leur dimension, elles sont comme le début des êtres supérieurs, une étape très importante dans la Création divine.

Enfin au 6e Jour, nous voici en pays de connaissance, avec nos mammifères et finalement l’homme, dont on trouve les traces dès le pléistocène, et qui est lui aussi – comme les tanninims – créé (bârâ), mais cette fois avec une intelligence supérieure, à l’image de Dieu, le point final de l’édifice biologique. »

Est-ce légitime de penser que Dieu aurait révélé la science moderne à l’auteur inspiré? Et que faire des différences qui persistent entre l’ordre de Genèse 1 et les découvertes de la science? Le texte biblique ne dit-il pas que Dieu a véritablement créé le soleil le quatrième jour?

« Que choisir, dit l’Auteur. Certes la Bible n’est pas un livre de sciences. Et la lecture littéraire du texte de la Genèse insiste sur les accents théologiques de ce chapitre, mais comme le dit A. de l’Apparent : « Si je devais en 40 lignes résumer les acquisitions les plus authentiques de la géologie, je copierais le texte de la Genèse, soit l’histoire de la Création du monde, telle que l’a tracée Moïse ». Ces conclusions condamnent le néo-créationnisme. »

Comment sait-on que Moïse aurait écrit la Genèse?

En quoi le récit de la Genèse résume-t-il les données de la géologie moderne?