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Comment expliquer la présence du mal dans la Nature ? ♥♥♥


thelangageofscienceandfaithFrancis Collins que nous avons déjà lu dans « de la génétique à Dieu » signe en guise de suite, un ouvrage remarquable en collaboration avec Karl Giberson : « The langage of Science and Faith ».

Rédigé à partir de questions posées (FAQ) sur le site de Biologos.org, il traite donc des interrogations que se posent en général les croyants qui s’intéressent aux origines de l’homme et de l’univers. La complémentarité du biologiste et du physicien donne un éclairage toujours pertinent qu’il s’agisse de traiter de la théorie de l’évolution ou de celle du big-bang.

 

 

J’ai choisi de partager leur réflexion sur l’origine du mal car elle me semble réellement intéressante à bien des égards pour ne pas dire originale et est traitée avec l’équilibre, le recul et la sincérité qui caractérisent les écrits de Collins.

 

C’est au sein du Chapitre 5 : « La science et l’existence de Dieu« , que les auteurs abordent le sujet sous cette question que nous avons parfois pu entendre :

L’évolution n’accentuerait-elle pas le problème du mal?

requin

 

Le problème du mal est en effet une des objections la plus souvent posée à l’encontre de l’existence de Dieu.

La réponse à cette question n’est pas si simple car les philosophes ou théologiens du passé auraient déjà résolu le problème. Il s’agit donc non pas d’apporter une réponse définitive au problème mais  un éclairage enrichissant pas le bais de notre compréhension de l’évolution.

 

Il convient d’abord de noter que la plupart du mal sur terre (mais pas tout) incombe à l’homme et non pas directement à Dieu (meurtres, guerres, holocauste..). Les Chrétiens voient comme un don de Dieu la liberté de choix offerte à l’homme. Dans ce contexte de libre choix, la notion du mal ne peut être évitée, nous ne pouvons pas d’une part reconnaître la bonté de Dieu à doter l’homme de liberté et exiger dans le même temps qu’il rende impossible le mal causé par l’exercice de cette liberté de choix.

 

Qu’en est-il du mal dans la nature ?

Evoquant les catastrophes naturelles mais aussi les virus ou bactéries meurtrières, le poison des serpents qui tuent des enfants, nous remarquons que les destructions en masse furent par le passé souvent interprétées comme des jugements divins.

La nature révèle de terribles créatures et des parasites nocifs, il parait difficile d’imaginer un Dieu bien décidé à les créer. Dieu a-t-il désiré implanter dans l’instinct des chats ce plaisir à torturer leurs proies avant de les tuer définitivement ?

Certains chrétiens argumenteront que ces faits dérangeants de la nature émanent de la désobéissance de l’homme et donc du péché.

Mais ce point de vue demeure irréconciliable avec ce que nous connaissons de l’histoire de la vie et suppose des pré-requis invraisemblables :

Si par exemple aucun carnivore n’existait avant la chute d’Adam, nous devons accepter que tous ces animaux ont subit une transformation radicale de leur organisme et de leur code génétique capables de produire leurs organes tels que les glandes de poison, les crocs, etc.. De plus le registre fossile ne nous renseigne absolument pas sur un monde animal qui aurait été exclusivement végétarien à une période donnée.

Nous devons aussi imaginer un monde d’avant la chute totalement exempt de mort physique ou de souffrance.

Dans ce contexte, aucun animal ne pouvait tomber d’une falaise avant le péché d’Adam et Eve, pas une branche ne pouvait se rompre et être fatale à une nichée d’oiseaux ou tomber sur un innocent lapin gambadant…

Imaginer un monde tel que celui-là se révèle tout bonnement impossible.

 

Nous constatons au contraire que la mort et la souffrance ont précédé l’humanité comme le démontre assez clairement le règne et la disparition des dinosaures des millions d’années avant que les humains arrivent en scène, ces derniers pourraient-ils alors en être les responsables ?

 

Cette question du mal dans la nature constitue également un défi particulier pour les défenseurs de l’Intelligent Design (ID). Ces derniers mettent en avant les fonctions remarquables de la nature comme argument prouvant l’existence d’un concepteur.

Les « structures complexes irréductibles » sont souvent citées pour démonter un plan  conçu et imaginé par un concepteur intelligent.

Mais en poussant ce raisonnement, nous devons inclure tous les mécanismes complexes que nous découvrons dans la nature y compris ceux qui sont apparemment conçus pour infliger la souffrance ou la mort. Il parait difficile d’attribuer au Dieu de la Bible le désir de créer de tels mécanismes :  la bactérie qui causa la peste bubonique fut particulièrement bien conçue pour exterminer plus de 2 millions de personnes ces deux derniers millénaires. D’où peut provenir une conception aussi sinistre ? Les chrétiens qui répondraient un peu trop rapidement « Satan » devront résoudre la difficulté d’élever cette créature au rang de co-créateur au côté de Dieu. Accepter que Satan soit le créateur d’une partie du monde relèverait d’une théologie particulière et « distordue ».

 

Donc si nous ne pouvons pas blâmer ni le péché de l’homme, ni Satan, ni Dieu comme les designers  de telles sinistres conceptions, quelle autre piste s’offre alors à nous ?

 

A suivre…


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