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4 vues sur l'Adam historique


Dans cette série d’articles, nous présentons 4 points de vue différents (et contradictoires) tenus par des théologiens évangéliques, concernant le caractère historique d’Adam et Eve. Cela permet de prendre conscience de la diversité d’opinions sur cette question centrale dans la discussion Bible/science. Aujourd’hui, nous résumons l’avis d’un « créationniste de la jeune terre » (partisan d’une terre jeune de quelques milliers d’années), adepte d’une interprétation littérale du texte biblique.

 

« Barrick soutient à partir de la Bible qu’Adam est une personne historique, père biologique de toute l’humanité. Adam n’est pas d’abord un archétype (Walton), et pas non plus le fruit de l’évolution biologique. Il est plutôt le premier homme créé surnaturellement par Dieu. Barrick soutient qu’une telle vision des choses est évidente non seulement dans Genèse 1-2, mais tout au long du NT, tout spécialement dans les écrits de Paul.

De plus, comme John Collins, Barrick croit que de nombreuses doctrines bibliques dépendent et sont la conséquence de l’existence historique d’Adam. L’évangile tout entier en dépend. En faisant référence à l’enseignement de Paul en Romains 5:12-19, parmi d’autres textes, Barrick souligne que, sans Adam historique- et par conséquent sans chute historique dans le péché- il n’y a pas besoin d’un second Adam historique, c’est à dire Jésus Christ, pour réparer le péché d’Adam et ses conséquences pour les enfants d’Adam. Barrick soutient que les arguments contre l’Adam historique aujourd’hui sont les mêmes que ceux utilisés dans le passé par les libéraux pour lutter contre l’historicité de la résurrection de Jésus.

William Barrick

William Barrick

 

Barrick soutient qu’un Adam historique est fondamental pour une pléthore de doctrines, comme la compréhension biblique de l’action créatrice de Dieu, l’histoire de la race humaine, la nature de l’humanité faite à l’image de Dieu, l’origine et la nature du péché (le péché originel), l’existence et la nature de la mort, la réalité du salut, les événements historiques racontés dans la Genèse, l’autorité scripturaire, son inspiration et son inerrance.

Barrick affirme l’existence d’Adam dans le cadre du créationnisme de la jeune terre, une vue soutenue fortement par la Bible, selon lui. En d’autres termes, les jours de création sont des jours de 24 heures. Ainsi, Barrick rejette non seulement la création évolutive (Lamoureux), mais aussi le créationnisme terre ancienne (John Collins). Il conclut qu’un Adam historique et une perspective jeune terre sont indissociablement liés l’un à l’autre.

En ce qui concerne la relation entre la science et la foi, Barrick pense que parce que l’Ecriture est inspirée par Dieu et donc exempt de toute erreur de toute nature, l’auteur de la Genèse (Moïse), supervisé par le Saint Esprit, a écrit un récit historique fiable des jours de la création. Par voie de conséquence, Moïse, Jésus et Paul n’ont pas adopté une vision erronée du cosmos, mais leurs affirmations et leurs suppositions écrites dans la Bible, correctement comprises et interprétées, étaient justes et sans erreur. De plus, Barrick affirme que l’auteur de la Genèse avait l’intention de raconter la création matériel du monde, pas juste une représentation archétypale des origines de l’humanité, et qu’on devrait donner la priorité à la Genèse, par rapport à tous les autres récits de création du Proche Orient ancien. Les mêmes principes s’appliquent à la science : quand les affirmations et les théories de la science moderne (c’est à dire l’évolution) contredisent ce que la Bible dit, nous devons prendre le parti des Ecritures, car elles sont seules inerrantes et font autorité. »

Source : http://booksataglance.com/author-interviews/barrett-and-caneday-editors-of-four-views-on-the-historical-adam-part-2

Nos lecteurs habituels savent que, même si nous partageons les principes élémentaires de la foi chrétienne avec Barrick, nous ne partageons pas son point de vue exprimé ici. Toutefois, Barrick expose bien toutes les réticences de certains et les problèmes soulevés en matière théologique par les progrès de la science. Reprenons un certain nombre d’affirmations et posons-nous quelques questions :

  • La Bible affirme-t-elle qu’Adam est le père biologique et Eve la mère biologique de toute l’humanité ?
  • L’évangile repose-t-il sur l’existence historique d’Adam, ou sur la nécessité de racheter le péché de l’homme,  péché partagé par tous ?
  • Peut-on croire en l’inspiration de la Bible et son autorité spirituelle sans croire que Dieu a révélé « à Moïse » le « film » de la création ?
  •  Remettre en question l’historicité d’Adam est-il identique à remettre en question la résurrection de Jésus-Christ ou ses miracles ?
  • L’existence historique d’Adam est-elle indissociablement liée à l’inerrance historique et scientifique de la Bible au même titre que l’âge de l’univers ?
  • Si on accorde un statut particulier au texte de la Genèse par rapport aux récits de création du proche Orient Ancien, ceux-ci n’ont-ils toutefois pas un rôle de contextualisation culturelle du texte biblique?
  • Existe-t-il dans l’histoire des rapports science et foi chrétienne des exemples douloureux plus ou moins récents aux cours desquels on a « pris le parti des Ecritures » contre les découvertes de la science?

 


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