Il y a quelques temps déjà, Stanley Miller a été interviewé par le journal « La recherche ».

Pour rafraichir votre mémoire,

« L’expérience de Miller (dite encore de Miller et Urey), destinée à mettre en évidence une éventuelle origine chimique de l’apparition de la vie sur Terre, consista à simuler les conditions supposées régner originellement après la formation de la croûte terrestre… Elle donna naissance au concept de « soupe primitive (ou primordiale) de la vie », qui a ensuite gagné en popularité. » Source, Wikipédia : expérience de Miller Urey.

Pour les chrétiens (dont je suis), Dieu est l’auteur et le concepteur de la vie. Doit-on s’attendre à trouver une explication scientifique à l’apparition de la vie sur la terre? Et si on en trouvait une, cela remettrait-il en cause le fait que Dieu est le créateur?

Faisons une analogie. Aujourd’hui, on comprend assez bien les mécanismes qui permettent le développement d’une seule cellule pour devenir un être humain ! Et pourtant, malgré toutes ces explications physiques et biologiques, les chrétiens croient toujours que Dieu est leur créateur. La description du développement de l’embryon nous explique simplement comment Dieu s’y prend.

Pourquoi en serait-il différemment pour l’origine de la vie? Si Dieu est l’auteur des lois de la nature, qu’Il continue de soutenir par le Christ, nous pourrions tout aussi bien comprendre comment la vie est apparue…et cela serait autant à la gloire de Dieu qu’un miracle!

Il est intéressant de noter que le concepteur de l’expérience pionnière dans l’étude scientifique de l’apparition de la vie ait l’intuition que:

« L’apparition de la vie était inévitable », en d’autres mots elle semblait inscrite dans les lois physiques et chimiques de la création, à méditer…

Extraits de  l’interview de Stanley Miller pour La Recherche

« Depuis quelques années, vous menez aussi des expériences dans des conditions qui évoquent la « petite mare chaude » suggérée par Darwin en 1871. L’origine de la vie ne serait-elle donc pas totalement froide ? 

Stanley Miller :    Ces expériences reproduiraient plutôt les conditions qui règnent sur une plage ou un fond de mare qui sèche doucement. Nous avons en particulier fabriqué de la cytosine à partir d’urée et de cyanoacetaldéhyde. Mais l’un de nos résultats importants est que cette synthèse est assez efficace à basse température, vers 0 °C. Cela confirme mon idée que la vie est apparue à basse température. En tout cas, elle n’est pas apparue dans l’eau bouillante, près de volcans ou près des fumeurs océaniques, comme certains l’ont proposé. Les organismes qui vivent là, que l’on appelle les hyperthermophiles, sont peut-être les plus anciens ancêtres communs des organismes vivants actuels, comme le prétendent certains biologistes. Mais alors, cela est dû au hasard d’une sélection tardive au cours de l’évolution : les premiers organismes vivants n’étaient pas des hyperthermophiles.

[…]

Vous vous intéressez aussi à l’origine du code génétique. Que pensez-vous de l’hypothèse développée depuis une vingtaine d’années selon laquelle il aurait été porté d’abord par l’ARN seulement ?

Stanley Miller :    Cela me semble difficilement conciliable avec ce que nous savons de la chimie abiotique. L’ARN est, comme l’ADN, une molécule trop complexe… Je pense plutôt que le code génétique a d’abord été porté par des molécules plus simples, telles que les acides nucléiques peptidiques. Ce sont aussi de longues chaînes moléculaires, mais dont le squelette est un simple pep-tide, un polymère d’acide aminé. Ce squelette porte les mêmes bases que l’ARN. Je pense que c’est un bon choix. Ces molécules ont une structure prometteuse pour être les premières macromolécules abiotiques.

[…]

D’après vos expériences, il semble que la vie doive nécessairement émerger dès que les conditions chimiques sont réunies. L’apparition de la vie est-elle une simple conséquence de l’évolution chimique ?

Stanley Miller :    Oui, c’est ce que je crois. Même si une part de hasard est intervenue dans le processus, l’apparition de la vie était certainement inévitable. Mais je ne suis pas aujourd’hui en mesure de le démontrer formellement. »