La raison peut-elle mener au vestibule de la foi ?

par | 20 Août 2014

Oui. Mais d’abord, il semble que la raison conduit au vestibule de la foi que s’il y a un réel désir de chercher Dieu, c’est-à-dire s’il y a une ouverture à une transcendance ou, simplement dit, s’il y a une « graine » de foi préalable. Dans le cas contraire, la raison qui demeure au service de l’incrédulité (l’auto-enfermement comme choix apriori) ne trouvera dans la nature que ce qui conforte sa position initiale.

Dans le même ordre d’idée, qu’est-ce qui peut justifier rationnellement une « foi préalable » ? Nous en mentionnerons deux que développe C.S. Lewis dans le premier chapitre de son livre « le Problème du Mal » :

1 L’humanité naît avec l’émergence du sentiment religieux. L’homme depuis ses origines témoigne par son comportement religieux qu’il sait intuitivement qu’il n’est pas seul dans l’univers.

2 L’humanité a un sens naturel de ce qui est bien et mal. Cela peut différer selon les cultures, mais il est universel que l’homme déteste les orgueilleux, les avares, les traitres, etc. L’homme sait, peu importe sa culture, qu’il enfreint les lois et qu’il est en-dessous de ce qu’il pourrait devenir.

Ces points de contacts : le sentiment religieux et le sentiment moral, sont suffisamment solides pour permettre de s’ouvrir à une démarche de foi.

La raison pourrait-elle émettre des hypothèses quant au résultat d’une démarche de foi ?

Admettons un instant que je décide de m’ouvrir à la possibilité qu’il puisse exister une réalité supérieure à la raison humaine. Admettons un instant que je veuille m’ouvrir à l’idée que je ne suis pas « Dieu » et qu’il puisse exister un être plus grand, créateur, appelé Dieu. Sans mettre ma raison de côté car c’est un acquis, à quoi pourrais-je m’attendre ? Réfléchissons :

1 Si Dieu n’est pas créateur, il n’est pas Dieu et il y a une réalité supérieure. Par principe, je dois m’attendre que Dieu soit Tout-Puissant et soit à l’origine de tout.
2 Si Dieu n’est pas parfait, il n’est pas bon à connaître. Pourquoi s’ouvrir à une réalité transcendante qui serait aliénante, impersonnelle ou injuste ? Je dois m’attendre à ce qu’il soit bon, juste et saint.
3 Si Dieu ne se révèle pas, à quoi bon le chercher… il demeure inaccessible. Aussi, comme nous l’avons vu, sa manière de se révéler doit être adaptée à l’homme; s’il se révèle dans sa MAJESTÉ TOUTE-PUISSANTE, je serai forcé de le respecter  et de me soumettre. S’il se révèle de manière anthropomorphique, je pourrai mieux le saisir. Et s’il se fait homme, ce serait encore plus clair, le médium devenant un avec l’humanité.

Alors donc: pour qu’il y ait des raisons suffisantes de chercher Dieu, il doit être

1 Créateur,
cause première de tout ce qui existe,

2 Parfait (ce qui inclut aimer sa création, être juste et tout-puissant[1] et

3 Se révéler adéquatement en offrant à tous le libre-choix de le choisir sans contrainte.

 

Ces critères sont-ils rencontrés dans une des nombreuses Révélations que possède l’humanité ? Nous croyons que oui. Dans la Bible qui témoigne de Jésus-Christ, Parole de Dieu fait chair.

 


Notes

[1] Cité par Alister McGrath lors de son allocution à Oxford en juillet 2014 « Big Picture or Big Gaps? »

[2] Si la connaissance de Dieu est possible, elle ne peut venir que par Révélation. Sinon l’homme pourrait se retrouver dans la situation étrange de connaître Dieu sans que celui-ci ait voulu être connu ! (cette idée a été émise par le théologien Hugh Ross Mackintosh (1870-1936).

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