Présentation

Les scribes d’Israël

Enquête sur les auteurs de la Bible hébraïque

Ce livre est distribué par La CLC

14×21 cm ; 312p. 18€  

Egalement disponible au format numérique pour liseuses électroniques, tablettes, Ios, Androïd ou PC / Mac.
11,20 € ou + pour aider notre association. 

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Depuis deux siècles, les études bibliques se sont considérablement développées dans le monde universitaire. Entreprises par des personnes de différentes convictions religieuses (chrétiennes, juives, athées, etc.), elles se fondent avant tout sur une approche historique.

Cette démarche n’a pas été sans susciter certains conflits idéologiques. En effet, cette approche historique de la Bible a été perçue, à juste titre parfois, par certains croyants comme une attaque contre le texte biblique et la foi, juive ou chrétienne. En retour, cela a aussi entrainé, dans certains milieux religieux, un rejet total de ces travaux.

Si ces recherches historiques peuvent être instrumentalisées à de mauvaises fins, ce livre est né de la conviction qu’elles peuvent aussi être extrêmement bénéfiques pour les chrétiens, à condition d’être correctement comprises.

Le but de cet ouvrage est donc d’esquisser une brève histoire de cette recherche, depuis le début de notre ère. En effet, si l’époque moderne (16e-18e siècles) a apporté un certain nombre de nouveautés, on ne peut pas la couper des siècles précédents. Ce sont bien les savants, juifs et chrétiens, de l’Antiquité et du Moyen Âge, qui ont posé les fondements nécessaires à ce travail. Nous verrons donc les découvertes progressives qui ont été effectuées, les théories qui ont été élaborées, mais aussi leurs limites. Enfin, le dernier chapitre est une réflexion plus théologique sur le rapport du chrétien à la Bible.

Auteur

David Vincent, membre de l’association Science & Foi,  est un chrétien de confession protestante évangélique. Doctorant en histoire des religions à l’École Pratique des Hautes Études, il est aussi chercheur associé au programme « La Bible en ses traditions » de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem.

Au sommaire

Chapitre 1. La Bible de l’Église et de la Synagogue anciennes.

Chapitre 2. Les études bibliques à l’époque médiévale

Chapitre 3. La découverte des versets non-mosaïques de la Tora

Chapitre 4. La querelle des points-voyelles

Chapitre 5. À la recherche des différentes sources des livres bibliques

Chapitre 6. La théorie documentaire

Chapitre 7. Le travail des scribes : l’exemple du Chroniste

Chapitre 8. Les nouvelles orientations de la recherche

Chapitre 9. La foi chrétienne et les études historiques

Annexe 1. Paternité et datation du livre d’Ésaïe

Annexe 2. Paternité et datation du livre de Daniel


La Bible se présente aujourd’hui à nous sous forme d’un livre. Mais cet aspect peut être trompeur, car, en réalité, il s’agit plus d’une bibliothèque que d’un livre.

Le terme « Bible »[1] provient du grec tà biblia, qui est un neutre pluriel. Il est ensuite passé en latin, avec le mot Biblia, et est, à cette occasion, devenu un singulier féminin. À son origine, l’aspect de bibliothèque était visible dans sa réalité physique, puisque la Bible était composée de plusieurs rouleaux, qui sont ensuite devenus des codices, c’est-à-dire des livres tels que nous les connaissons aujourd’hui, durant l’Antiquité tardive. Une bible latine complète nécessitait à l’origine plusieurs codices, ce qui maintenait encore l’aspect extérieur d’une bibliothèque. Puis, les progrès techniques, et notamment l’évolution du type de support ont ensuite permis de faire certaines bibles en un seul volume. Les plus anciennes bibles conservées datent du 4e et 5e siècles, il s’agit de l’Alexandrinus, du Vaticanus et du Sinaïticus. Ainsi, la Bible comme bibliothèque est devenue moins visible.

Par ailleurs, soulignons que le terme de Bible ne regroupe pas la même bibliothèque en fonction de la personne qui parle. Historiquement, la Bible est en effet reconnue comme livre saint par les fidèles de trois grandes religions[2] : les samaritains, les juifs et les chrétiens. Mais ces trois religions ne désignent pas les mêmes livres sous le terme de Bible.

Les samaritains incluent dans la Bible uniquement la Tora, c’est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome), dans une version particulière appelée « Pentateuque samaritain », ainsi que le livre de Josué, lui aussi dans une version particulière (Josué samaritain).

Les juifs reconnaissent le Tanakh. C’est un acronyme qui désigne les trois parties de la Bible : la Loi (Tora), les Prophètes (Neviim) et les autres écrits (Ketouvim). Nous verrons un peu plus loin la liste détaillée de tous ces livres.

Les chrétiens, quant à eux, distinguent au sein de la Bible deux grands ensembles : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. L’Ancien Testament correspond au Tanakh des juifs, auquel certaines Églises ajoutent des livres supplémentaires. Quant au Nouveau Testament, il s’agit des livres écrits par les premiers disciples de Jésus.

Cependant, dans cet ouvrage, nous nous intéresserons uniquement à la première partie de la Bible, que l’on appelle aussi « Bible hébraïque ». Notre enquête commencera à l’époque de Jésus, lorsque la Méditerranée était un lac romain. Nous verrons ce que les différents groupes de croyants considéraient comme « Écriture Sainte » et à qui ils attribuaient la rédaction de ces écrits. Ces croyants étant pour l’essentiel des descendants d’Israël, Judéens ou Samaritains. Nous verrons que ce sont d’eux que sont issus les grandes religions qui nous ont ensuite transmis la Bible.

Dans un deuxième chapitre, nous étudierons le développement des études bibliques au Moyen Âge. Cette période souvent méprisée doit pourtant être prise en considération si l’on veut comprendre la suite de l’histoire. C’est en effet à cette époque que naît, en milieu juif, la grammaire de la langue hébraïque. Or, c’est le travail de ces grammairiens qui constituera une étape décisive permettant ensuite l’exploration du texte biblique. C’est aussi à cette époque que sont fabriqués un certain nombre d’outils qui favoriseront le développement des études bibliques (concordances, lexiques, etc.). Ce travail contribuera à faire émerger, parmi les croyants qui scrutent attentivement le texte biblique, un certain nombre de questions. On commence à s’interroger sur l’identité de certains auteurs et on comprend que ces questions sont plus complexes que les opinions traditionnelles.

Ces questions seront poursuivies à l’époque moderne. Dans le troisième chapitre, nous verrons le rôle qu’ont joué trois grandes figures dans le progrès des études bibliques : Thomas Hobbes, Baruch Spinoza et Richard Simon.

Le quatrième chapitre sera consacré à la querelle des points-voyelles. Une polémique essentiellement intra-protestante qui, par excès de dogmatisme, a bien failli immobiliser les études bibliques. Ce conflit et sa résolution peuvent cependant nous servir d’enseignement.

Le cinquième chapitre abordera la quête des différentes sources du Pentateuque. Nous verrons le rôle qu’ont pu jouer Jean Astruc et les savants des 18e et 19e siècles dans la découverte des différentes sources historiques des livres bibliques.

Le sixième chapitre présentera la théorie documentaire, qui a été le paradigme dominant dans la recherche universitaire concernant l’Ancien Testament pendant près d’un siècle (milieu du 19e– milieu du 20e siècle).

Le septième chapitre s’intéressera à la rédaction scribale. Nous verrons tout d’abord les différents indices qui permettent de repérer une activité scribale au sein du texte biblique, puis nous étudierons plus particulièrement le travail du Chroniste. Ce livre est particulièrement intéressant, puisque nous disposons d’une de ses sources principales qui est aussi dans la Bible (Samuel-Rois). En comparant les différents ouvrages, nous pourrons comprendre la façon dont un scribe de cette époque pouvait travailler pour rédiger un ouvrage historique.

Le huitième chapitre sera consacré aux nouvelles orientations de la recherche. Nous verrons tout d’abord l’émergence de l’égyptologie, de l’assyriologie et de l’archéologie au Proche-Orient qui permettent dorénavant de replacer le texte biblique dans son contexte historique. Puis nous évoquerons le développement des études linguistiques. Les progrès des études linguistiques permettent dorénavant de mieux dater les textes bibliques et sont donc un atout précieux pour nous renseigner sur leurs auteurs. Nous terminerons en évoquant la remise en cause de la théorie documentaire et les nouvelles pistes de recherche.

Enfin, le neuvième chapitre est une réflexion théologique. Si les huit chapitres précédents sont susceptibles de concerner toutes les personnes qui s’intéressent au texte biblique, quelles que soient leurs convictions religieuses, ce dernier chapitre s’adresse plus particulièrement aux chrétiens. En effet, tout ce travail historique peut poser des questions légitimes à la foi et peut parfois troubler les croyants en remettant en cause certaines idées. Il ne faut pas sous-estimer ce point. Un certain nombre de chrétiens ont même pu perdre la foi à cause du conflit qu’ils constataient entre ce qu’ils croyaient et ce qu’ils découvraient. Les théologiens et les autorités officielles, tant de l’Église romaine, que des différentes Églises protestantes, n’ont pas toujours su apporter les réponses pertinentes. Après avoir examiné cela, et sans prétendre rédiger un traité dogmatique complet sur l’inspiration de la Bible, je terminerai en proposant quelques pistes de réflexion issues de mon parcours personnel, spirituel et intellectuel.


Notes

[1] Lorsque j’emploie le terme de « Bible » avec une majuscule je me réfère au concept de Bible. Lorsque j’utilise une minuscule, je parle de l’objet matériel.

[2] Il existe aussi d’autres religions ou mouvements plus récents, comme les mormons. Toutefois ceux-ci reprennent en général la Bible chrétienne auxquels ils ajoutent les textes d’un prophète particulier. On peut évoquer aussi l’islam qui théoriquement considère la Bible, ou au moins certaines parties (la Tora, les Psaumes, l’Évangile) comme des livres saints. Toutefois, dans la pratique, ces livres sont jugés corrompus dans leur forme actuelle et ne sont donc pas vraiment pris en considération, le Coran les ayant tous supplantés.

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