Pour 11 euros, je recommande à tous ceux qui s’intéressent à l’interprétation des 11 premiers chapitres de la Genèse la lecture d’un supplément des « Cahiers Evangile » aux éditions du Cerf.

 

Il s’agit principalement d’une présentation de textes du Proche Orient Ancien (Mésopotamie, Egypte et Ougarit) concernant la création du monde et de l’homme, ainsi que le déluge, permettant ainsi de connaître le contexte historique, culturel et religieux dans lequel le récit biblique a été écrit.

 

Voici quelques extraits de l’avant propos de Jacques Briend

 

« Avant que le peuple d’Israël à la lumière de sa propre foi se donne sa propre vision des origines, d’autres cultures s’étaient efforcées dans le cadre littéraire du mythe ou de la légende d’apporter une réponse aux grandes interrogations de l’homme vivant en société : Que sommes-nous ? Quelle est notre relation aux dieux ? Comment comprendre ces réalités que sont le travail, le couple humain, l’enfantement, le culte ? Quel est l’ordre du monde ? Qui préside aux forces présentes en ce monde et à qui obéissent-elles ? Comment comprendre ces fléaux qui s’abattent sur l’humanité (sécheresse, famine, maladies, déluge) ? Autrement dit, la réflexion d’Israël n’est pas la première en date, et, sans cesser de faire œuvre originale, elle s’inscrit dans une longue recherche religieuse ; de part et d’autre les questions sont les mêmes si les réponses ne sont pas identiques. A cet égard une comparaison des textes bibliques avec les textes du Proche Orient Ancien doit permettre de relever ressemblances et différences ; plus fondamentalement, elle doit permettre de saisir l’acte de l’esprit humain par lequel celui-ci s’interroge sur les origines, de comprendre à travers une dramatique et un langage symbolique l’enjeu humain qui se manifeste dans les récits.

 

Le désir de se comprendre en remontant aux origines n’est pas un jeu puéril, car il en va du sens de l’existence humaine, de son rapport à la divinité et donc d’une certaine espérance. Si la lecture des textes anciens fait découvrir cette perspective, alors il devient difficile de réduire les textes bibliques à quelques images d’Epinal ou encore de leur opposer une vision scientifique du monde et de l’homme…

 

Faire de Gen 2-3 une histoire de pomme un peu simpliste, ce n’est pas prendre le texte au sérieux, car il dit quelque chose d’important sur l’homme et son rapport avec Dieu…

 

Faire de Gen 2-3 un récit de paradis où l’homme ne travaillerait pas n’est pas plus sérieux, car si le texte insiste sur la bienveillance de Dieu à l’égard de l’homme en le plaçant dans le jardin, ce jardin fait partie de la terre et l’homme y est placé par Dieu pour le cultiver et le garder. D’une certaine manière, le jardin n’est-il pas symbole de la terre promise ? »