Article 6 sur un total de 6 pour la série :

Evolution et Foi Chrétienne 2014


Résumé de la conférence  « Recent advances in hominin paleogenomics and the question of Adam and Eve » donnée par Dennis Venema, Trinity Western University, le 16 juillet dernier lors du programme ECF (Evolution et Foi Chrétienne).

 

Dennis est bien connu des lecteurs de notre blog, puisqu’il est l’auteur de la série « l’évolution pour les nuls » – série que nous renommerons certainement, vu le niveau plutôt élevé des articles.

Par un exposé clair et bien documenté, il a présenté les dernières données de la génomique sur la lignée humaine. Puisque les données sont obtenues à partir d’ossements anciens, on parle de paléogénomique. Que peut-on dire aujourd’hui à la lumière de nos connaissances actuelles ?

  • Tout d’abord que les humains partagent un ancêtre commun avec les autres formes de vie, il n’apparaît donc  pas biologiquement comme issu d’un acte de création « spéciale » ;
    .
  • Les estimations de  la taille de population initiale à partir des données de diversité génétique dépasse les 10.000 individus, et donc ne renvoie pas à un couple unique;
    .
  • La notion d’espèce, et l’espèce humaine n’échappe pas à la règle, doit être vue comme un continuum, avec un isolement progressif et donc la possibilité d’hybridations (de croisements) avec d’autres espèces proches pendant le processus de spéciation.

Ainsi sur ce dernier point, une étude très récente datant de janvier 2014 (Prüfer et collaborateurs, Nature 2014), suggère des hybridations (les flèches indiquent les hybridations et le pourcentage de gènes partagés entre groupes) entre l’homme moderne et les Denisoviens, entre l’homme moderne et Néanderthaliens, entre les Denisoviens et Néanderthal, et enfin entre une forme archaïque inconnue et les Denisoviens. Ces croisements ont pu se  produire dans des zones géographiques particulières, par exemple uniquement en Asie pour ce qui concerne les croisements entre l’homme moderne et les Denisoviens.

 nature_J2014

 

 Il est clair que ces données scientifiques mettent à mal les approches concordistes telles que celles proposées par C. John (Jack) Collins (à ne pas confondre avec Francis Collins fondateur de Biologos !) dans son livre « Did Adam and Eve really exist? » (« Est-ce qu’Adam et Eve ont réellement existé ? »). Tout d’abord, comme nous l’avons déjà mentionné les données génétiques rejettent l’hypothèse d’un couple biologique unique à l’origine de l’homme moderne. Même si Collins admet l’idée possible d’une tribu plutôt que celle d’un couple, l’estimation d’au moins 10.000 individus à l’origine de l’homme moderne ne peut en aucun cas avoir constitué une seule et unique tribu. D’autre part, Collins considère l’image de Dieu (imago dei)  comme ce qui sépare l’homme du règne animal, et du chimpanzé en particulier. Hors si l’image de Dieu  est héritée et donc biologique, à partir de quand cette image de Dieu apparaît-elle dans la lignée humaine ? Est-elle propre à l’homme moderne, et dans ce cas, les formes archaïques qui se sont croisées avec la lignée moderne, auraient-elles donné des individus hybrides ayant perdu cette image?

Nous reviendrons sur cette discussion autour de l’image de Dieu, qui a été une partie du débat entre Denis Alexander, Jack Collins et Dennis Venema.

 

 

 

 


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