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André Eggen est un généticien chrétien français de haut niveau ayant pour caractéristique de défendre des positions créationnistes traditionnelles avec conviction.

Ayant pu assister à l’une de ses conférences, c’est une bonne occasion de mettre en vis à vis les positions défendues par ce créationnisme traditionnel, de revenir sur certains « clichés » concernant l’évolution et de les confronter  avec l’orientation théologique que nous soutenons sur ce site à savoir la création évolutive (qui stipule que le Dieu de la Bible se sert des lois naturelles que nous découvrons par la science pour mener à bien son dessein de création).

N’hésitez pas à prendre plusieurs jours pour en faire une lecture complète si ce genre de discussions vous intéresse, on est vraiment au cœur du sujet le plus souvent bien mal traité dans nos églises par manque de connaissances suffisantes.

Une solution consiste à d’abord lire le tableau pour recueillir la vue des uns et des autres puis de refaire une passe en consultant nos annexes pour approfondir les différents sujets proposés.

et si vous êtes pressés, RDV en fin de conclusion, une surprise vous attend avec un lien complémentaire qui vaut vraiment le coup d’œil 😉

Bonne lecture, n’hésitez pas à participer aux commentaires dans un esprit de dialogue constructif tout comme l’est cette restitution.


Un dossier complet pour comparer 2 points de vue

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Le 13 octobre 2012, j’ai eu l’occasion d’assister à une conférence d’André EGGEN sur le thème : « Bible et science au 21eme siècle »  – avec comme sous-titre : « face à la science, la bible a-t-elle encore une place, une influence dans la société d’aujourd’hui ? ».

J’avais hâte d’écouter cet orateur, non pas à cause de ses différentes altercations avec la presse nationale (je vous laisse faire ces recherches sur votre moteur favoris) mais par le fait qu’un biologiste de ce niveau (certes chrétien) puisse afficher sans encombre des convictions créationnistes les plus strictes, à savoir : maintenir un mur infranchissable entre les espèces et soutenir l’idée d’une terre jeune (<10 000 ans).

L’argumentation d’un scientifique spécialiste en génétique face aux évidences de la théorie de l’évolution, m’interpellait sincèrement.

J’étais donc partagé entre un sentiment de fascination mais à vrai dire également de prudence tant toutes mes lectures et échanges émanant de « la pensée créationniste » m’avaient plutôt déçu par leurs  arguments scientifiques non convaincants mais surtout par leurs préconçus théologiques évidents.

J’ai énormément apprécié André par son attitude posée, sa capacité à répondre aux avis contraires sans esprit de polémique.

Mais j’avoue avoir été frustré par sa démonstration, et c’est en toute amitié que je voudrais montrer ici pourquoi.

Je vais tenter de retranscrire les idées principales de la présentation sur la base de mes notes. Je pense ne pas avoir trop déformé les propos du conférencier.

Il est bien entendu qu’André Eggen dispose d’un droit de réponse ou de correction que nous pourrons publier dans ces colonnes s’il ne désire pas intervenir directement dans les commentaires.

Il nous parait important de montrer que le monde chrétien et en particulier évangélique n’est pas dans l’obligation d’opposer ses convictions religieuses à la science contemporaine.

Je vous propose donc de comparer par une mise en parallèle, le schéma de pensée présenté par André Eggen fidèle au modèle « créationniste dit Terre jeune », à celui que nous défendons ici et sur le site scienceetfoi.com et que nous pourrions qualifier de « science et foi en harmonie »  ou « Création évolutive« .

Nous avons collaboré avec Benoit à la rédaction de cette réponse, vous trouverez des liens permettant à chacun de creuser ces questions qui dépassent le cadre d’une simple conférence ou d’un seul article. Nous voudrions souligner que si nous prenons la liberté de citer également en référence des sites rationalistes sans aucune étiquette religieuse, c’est bien parce qu’ils adressent des questions purement scientifiques et jouissent d’une bonne presse sur les thèmes qu’ils traitent, il ne s’agit en rien d’une provocation envers les propos ou l’approche développés par l’orateur.

Il est bien entendu que nous ne nous associons pas aux conclusions matérialistes qui peuvent malheureusement encore  être trop fréquentes de la part de certains de ces média, faisant ainsi de la science un médiateur malhonnête pour servir leurs propres convictions antimétaphysiques, notre responsabilité est cependant de savoir juger du résultat qui découle d’une véritable démarche scientifique sans être tenté de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Merci de garder en arrière plan que le but de cet article n’est pas d’alimenter la polémique ou de s’opposer à tout prix et par principe à un courant de pensée pour lui en supplanter un autre; l’objectif s’oriente plutôt à montrer que la vision présentée lors de cette conférence d’André Eggen n’est pas la seule possible, ni pour le croyant, ni pour le non-croyant. Le choix de la science ne se fait pas au détriment de celui de la foi et vice versa.

  • pour plus de confort, les annexes en lien s’ouvrent dans de nouveaux onglets

Présentation d’André EGGEN

Notre proposition ou remarques

INTRODUCTION

Le contexte actuel n’est pas favorable au christianisme.oui, raison de plus pour avoir une approche équilibrée du débat

Depuis Darwin, le chrétien parait arriéré.En effet, si l’Eglise campe sur ses positions en présentant la Bible comme le livre de référence scientifique absolu, n’y a-t-il pas un risque d’augmenter encore cette mauvaise perception ?
Les média se plaisent à nous répéter que puisque selon la théorie de Darwin l’homme et tout le règne animal descendent de la même cellule originelle, nous n’avons plus besoin de Dieu.

Le « scientifiquement correct » proclame aujourd’hui que nous ne sommes plus obligés de croire en Dieu.

Le constat sur l’attitude des média parait fondé mais c’est la conception du « God of the gaps » ou Dieu bouche-trou que l’on invoque à chaque fois que l’on ne sait pas expliquer un phénomène et qui devient superflu une fois qu’on a l’explication.

Athées et créationnistes s’entendent paradoxalement sur cette conception de Dieu.

Ajoutons :

1. Il y a au sein de la communauté scientifique, un grand nombre de chrétiens authentiques, de savants « neutres » ou agnostiques qui se posent honnêtement des questions sur l’existence de Dieu. Ils adhèrent cependant à la théorie de l’évolution.

Pourquoi ne présenter dans cet exposé que des athées virulents tels que Richard Dawkins ?

On nous décrit ainsi en entrée de conférence, la théorie de l’évolution comme la théorie des athées !! Ca manque clairement d’objectivité.

2. Pourquoi faire, sans effort de réflexion supplémentaire, l’amalgame entre un processus d’évolution de la vie et son origine ? La théorie de Darwin est née sur l’observation de la modification des êtres vivants elle ne dit rien sur l’origine de la vie.

Aussi il nous apparait plus important d’expliquer les limites de la science et les questions qui relèvent de la philosophie que de se braquer contre des observations de la nature qui remettent en cause notre compréhension de la bible.

Car quand on remonte la ligne du temps on arrive forcément en dehors du champ de le science, incapable de répondre à des questions existentielles telles que :  « pourquoi quelque chose plutôt que rien ? » ou  « Existe-il une cause invisible au fait que la matière et la vie puissent surgir du néant ? »

LA SCIENCE

Rappel de la méthode scientifique :

Observation – Hypothèses – Prédiction d’un résultat – Vérification par l’expérience

On est d’accord

La science évolue et doit se corriger :

ex en physique ou en astronomie.

rien n’est jamais définitif.

La science procède par itération, lorsqu’elle se trompe ou extrapole mal, elle s’auto-corrige.

C’est d’ailleurs une excellente leçon que donne la science à la religion. Le dogmatisme fige bien souvent des interprétations qui auraient bien besoin d’être revues.

Il faut également préciser que les modèles scientifiques qui se perfectionnent n’effacent pas systématiquement les précédents mais les affinent. Exemple : La relativité d’Einstein vient affiner le modèle gravitationnel de Newton.

La science devient dominatrice.

Elle se fait philosophie naturaliste, elle évacue le surnaturel.

 

Il faut savoir faire la part des choses.

Même si certains média ou scientifiques « populaires » profitent de leur notoriété ou de leur école de pensée humaniste pour hisser le hasard au premier plan en arguant que cela nous dispense désormais de Dieu, les découvertes et les expériences restent ce quelles sont et nous pouvons les analyser en dehors de tout aspect philosophique ou religieux.

Du reste de nombreux scientifiques savent faire la part des choses et se contentent de faire leur travail en toute indépendance.

Certains livres « grand public » démontrent cette capacité comme par exemple : « L’évolution – l’aventure de matière vivante » de Renato Massa où l’auteur fait excellemment la part des choses :  « l’idée de la création n’est aucunement le contraire de la conception évolutionniste [..] c’est simplement une idée d’ordre différent qui s’exprime dans un contexte différent. A l’idée de création, on peut éventuellement opposer une vision panthéiste qui est une autre vision religieuse ou culturelle, tandis que l’évolutionnisme qui est une théorie scientifique […] pourrait être compatible avec l’une ou l’autre de ces visions. »

Il est capital de réaliser que la science se base sur l’observation matérielle de la nature, et dans ce sens « n’a pas besoin de l’hypothèse de Dieu ». Elle ne peut donc ni prouver l’existence de Dieu, ni son inexistence !

De ce fait, quelle science alternative en introduisant Dieu pour expliquer la mécanique des choses, pourrait proposer une autre démarche que celle de renoncer à toute réflexion cognitive ? Car elle imposerait uniquement l’explication : « c’est comme cela car Dieu l’a voulu ! » La science resterait alors inaccessible aux incroyants !..

Quelques observations :

– plusieurs organismes vivants présentent des systèmes complexes et optimisés qu’il n’est pas possible de comprendre via la théorie de l’évolution.

Ex : des grenouilles qui produisent de la prostaglandine pour permettre l’incubation de leurs œufs dans l’estomac sans les digérer.

– Les contrepoids sur les ailes de la libellule sont visibles sur les plus anciens fossiles, ils lui permettent de voler, ils ont toujours été là. Ce n’est pas compatible avec une explication d’évolution progressive des organes

 

Ceci s’appelle un argument par ignorance qui rejoint la conception du « Dieu bouche trou » déjà ciré plus haut.

Les partisans de « L’Intelligent Design » (ID) qui cherchent à démontrer une action miraculeuse d’un concepteur intelligent dans la création, sont très friands de ce genre d’arguments. Ils les ont avancés en ce qui concerne la complexité de l’œil, le flagelle bactérien ou le système de coagulation sanguine. Des organes ou des mécanismes « trop complexes » pour être le fruit de mécanismes évolutifs. Le problème est qu’aujourd’hui, on a des pistes très sérieuses d’explication pour chacun de ces phénomènes sans avoir besoin d’invoquer un « miracle » divin.

« Complexité irréductible :

La prétention de complexité irréductible d’un système vivant n’est pas fondée. La suppression d’une partie essentielle le rendrait sans doute inopérant, mais cela ne signifie pas qu’il n’a pas évolué. Chacune des étapes intermédiaires menant au système prétendument irréductible donnait un avantage évolutif complet, mais pas nécessairement relié à la fonction finale. Ainsi, un duvet protégeant du froid, peut se transformer en attrape-moustique, puis en membrane entre le bras et le corps servant à planer, puis finalement en aile pour s’envoler dans les airs. »

Extrait de :

  • Evolution ou Création ?
    source : les Sceptiques du Québec qui « ne s’en prennent pas aux conceptions métaphysiques ou religieuses en tant que telles, ils s’intéressent plutôt aux faits observables qui pourraient, par exemple, découler de ces conceptions. »

L’exaptation, c’est-à-dire l’utilisation d’un organe à une autre fin que celle qu’il avait au départ fournit par exemple toute une série d’explication à ce type d’observations.

 à propos de l’utilisation des plumes pour les oiseaux dans la transition avec les dinosaures avant que la fonction de vol ne soit effective.

.- La nature est étonnante

Beaucoup d’inventions humaines se cantonnent à imiter la nature dont la complexité étonne les scientifiques.

Si le sous-entendu est que la beauté et la grandeur de la nature sont des indices plaidant pour un créateur, alors nous acquiesçons.

Si un processus évolutif a été mis en œuvre pour arriver au résultat que nous constatons, ça n’enlève rien à la puissance ou à la sagesse divine, bien au contraire ! La mise en place de ces mécanismes qui s’équilibrent et évoluent sur des millions d’années pour laisser s’exprimer une diversité dont nous n’avons même pas fait le tour à ce jour est pour le moins étourdissant !

Cette complexité est-elle due au hasard ou à Dieu ?

 

Pourquoi le hasard s’opposerait-il à la providence divine s’il fait partie des lois créées par Dieu ? Le hasard peut-être simplement ce que nous ne comprenons pas ou peut-être pouvons-nous faire le rapprochement entre le phénomène aléatoire des mutations et les lois quantiques qui animent la physique des particules.

Plutôt que de rejeter d’emblé le hasard comme étant le dieu de la raison, n’avons-nous pas à y gagner de ramener nos investigations sur le terrain philosophique où le hasard de l’infiniment petit devient un élément régisseur de l’ordre  du monde macroscopique visible ?

Ainsi le concept même de création libre (modèle biblique) s’harmonise parfaitement avec ces découvertes étonnantes.

Voir sur ce sujet palpitant 2 ouvrages en particulier (malheureusement non traduits en français):

« The Langage of Science & Faith » de Karl Gilberson et Francis Collins

« Science and Providence » de John C. Polkinghorne

De plus, se focaliser sur le hasard, c’est faire une fixation sur les mécanismes de l’évolution dont les modèles posent encore des questions. On confond les faits observables qui ne laissent plus de place au doute en démontrant le lien entre les espèces et les modèles imaginés pour expliquer ces faits.

Si les mutations semblent dues au hasard, elle sont canalisées par la sélection naturelle qui fait le tri entre les mutations favorables et les nuisibles. Cela donne une explication très convaincante de l’évolution que nous constatons au quotidien par la résistance des moustiques aux insecticides ou celle des bactéries aux antibiotiques par exemple.

En effet ces deux derniers exemples démontrent sous nos yeux le fonctionnement et la force de la sélection naturelle pour permettre aux différents organismes de résister et de s’adapter à leur environnement : les mutations aléatoires qui surviennent rendent plus résistants certains individus aux traitements (un bel exemple de mutation positive soit dit en passant). Ces individus possédant ces gènes mieux armés pour résister vont être davantage transmis aux générations suivantes car ils vivent plus longtemps par rapport aux autres sujets éliminés par les traitements infligés.

En arrêtant un traitement antibiotique trop tôt, on laisse survivre les bactéries les pus résistantes qui continueront alors à se reproduire en transmettant à une population toujours plus nombreuse le(s) gène(s) favorable(s) à leur résistance. Ainsi ce n’est pas comme on l’entend parfois les bactéries qui s’adaptent aux substances mais bien la sélection naturelle qui est à l’œuvre pour favoriser la survie et la prolifération des plus adaptées jusqu’à ne trouver plus que des bactéries complètement insensibles au traitement sensé les éliminer au départ…

 

La théorie de l’Evolution

– elle affirme que l’évolution est due au hasard

– elle est ultra-matérialiste

– Elle élimine Dieu

– l’évolution explique l’homme à partir d’une longue vie de transformation depuis une molécule originelle

 

– l’évolution explique l’homme à partir d’une longue vie de transformation depuis une ou des cellules  originelles

– elle propose une explication au travers des mutations génétiques aléatoires qui modifient les organismes dont les plus résistants tendent à persister grâce à la sélection naturelle

– Elle ne parle pas de Dieu mais de mécanismes naturels

– Elle reste neutre sur le plan philosophique et religieux – même si certains la détournent à cet effet

Que disent les observations ?

– L’exemple du chien montre une espèce riche de 400 races en à peine 300 ans.

Oui, mais le chien est le fruit d’une sélection artificielle due à l’homme (beaucoup plus rapide que la sélection naturelle).

Par ailleurs, un des grands paradoxes pour les créationnistes est qu’ils attribuent à l’évolution une rapidité plus grande que les évolutionnistes eux-mêmes lorsqu’ils prétendent que les races se sont diversifiées à partir des seuls animaux de l’arche de Noé depuis qq milliers d’années !

– On observe bien des évolutions au sein d’une même espèce – pas entre espèce

– L’évolution est un changement au cours du temps mais on n’a jamais observé l’apparition d’un nouvel organe

Il est faux de dire que l’on n’a  pas observé l’apparition de nouvelles espèces. La découverte du rôle joué par les gènes « organisateurs » du développement a montré que de petites mutations peuvent faire facilement apparaître de nouveaux membres (doigts par exemple).
– L’évolution présente un arbre avec des ancêtres communs, cette représentation est fausse, il y a en fait plusieurs arbres côte à côte (un par espèce)L’origine commune des espèces est démontrée sur le schéma Observation – Hypothèses – Prédiction d’un résultat – Vérification par l’expérience en génétique, en anatomie comparée, en bio géographie, en embryologie, par les vestiges d’organes, par l’étude des fossiles…
La théorie de l’extrapolation

– la théorie de l’évolution est inexacte car elle extrapole à partir d’observations partielles.

C’est comme si en observant la croissance d’un homme sur ses 10 premières années, on projetait que sa taille au bout de 30 ou 40 ans serait de 3 m !

Il y a en fait la même barrière biologique entre les espèces que celle limitant la taille d’un homme.

La sélection naturelle ne sélectionne les individus plus adaptés que si l’environnement change. Une espèce peut rester stable pendant des centaines de millions d’années si elle est adaptée à son milieu.
– La reproduction des bactéries (une génération toutes les 20 minutes) n’a jamais laissé entrevoir la moindre apparition de nouvel organe malgré des millions de réplications ! La théorie de l’évolution, ça ne marche pas !Les travaux sur les bactéries sont justement un des exemples les plus probants permettant de constater sous nos yeux les résultats attendus et conformes aux mécanismes de la sélection naturelle.

Les expériences menées sur 20 années par l’équipe de Richard Lenski (Michigan) montre que sur 45 000 générations de bactéries E. Coli issues de la même souche, les 59 gènes composant cette bactérie se sont modifiés dans la même direction, canalisés par le processus de sélection naturelle (les plus résistantes à l’environnement survivaient et transmettaient leurs nouvelles caractéristiques) jusqu’à produire des bactéries plus volumineuses. Ces expériences bien connues démontrent largement le processus évolutif tel qu’imaginé par Darwin et interroge d’ailleurs les scientifiques sur la notion de trajectoire évolutive, comme si certains motifs étaient inévitables au sien de l’histoire de l’évolution !

voir ces 2 articles :

Quant à l’idée qu’une bactérie donne un jour autre chose qu’une bactérie, il est fort étonnant que la remarque provienne d’un docteur en génétique !! André Eggen joue-t-il avec l’ignorance de son auditoire pour affirmer que la théorie de l’évolution ça ne marche pas ??

En effet, très tôt dans l’histoire de l’évolution, 3 branches se sont séparées pour définir les 3 domaines du vivant : les procaryotes dont font partie les bactéries, les archées (autres sortes de bactéries adaptées aux contions extrêmes)  et les eucaryotes dont font partie entre autre les végétaux et les animaux.

Il est donc impossible pour une bactérie de se transformer en végétal ou en animal, elle fait partie d’une autre branche de l’arbre.. L’évolution ne revient jamais en arrière !..

– La théorie de l’évolution s’apparente à la vision d’Empédocle c’est-à-dire à la manière dont les grecques percevait l’émergence de l’homme : il existait des jambes, des têtes et autres membres qui se « promenaient » sur terre et qui ont fini par s’assembler pour former l’homme.

La théorie de l’évolution procède du même niveau de pensée mais au niveau moléculaire.

 

Ce raisonnement parait étonnant de la part d’un généticien, ce raccourci présenté avec un certain sarcasme est-il vraiment objectif sur ce que la science nous dit aujourd’hui au niveau cellulaire ?  Tout comme l’épigenèse explique le développement de l’embryon (uniquement au travers des règles locales ne nécessitant pas de plan d’assemblage de l’ensemble) l’évolution développe des formes de vie différentes au fils des mutations successives favorisées ou non par la sélection naturelle.

On passe d’une cellule à un être humain en 9 mois sans l’intervention directe miraculeuse de Dieu ! La division cellulaire et le développement du fœtus répondent à des règles locales.

Par analogie le processus d’évolution n’exige pas de création séparée et miraculeuse des espèces, il procède par itération sur la base des lois locales régissant la vie cellulaire.

Passage à la vie impossible sans Dieu

– La théorie de l’évolution veut nous faire croire que l’on peut passer de la matière au vivant hors, nous savons bien que seule la vie engendre la vie, la non vie ne peut pas donner lieu à la vie.

– Pasteur a prouvé que la génération spontanée était impossible.

– Mais Karl Popper affirme que Darwin ne peut pas expliquer l’origine de la vie.

 

Ouille !

Il ne me semble pas que Darwin aborde cette question dans son ouvrage de référence « L’origine des espèces » où sa théorie se repose sur les observations qui le poussèrent à expliquer que les espèces partagent des ancêtres communs (y compris pour l’homme) et que la sélection naturelle en était  une des explications les plus évidentes.

En bref, la théorie de l’évolution ne dit rien sur l’origine de la vie mais seulement sur son évolution.

Nous lisons dans certaines des correspondances de Darwin ses interrogations sur l’origine de la vie et sur l’existence d’un créateur, mais il n’en dit rien dans ses travaux scientifiques. Nous sommes donc d’accord avec l’affirmation de Karl Popper et sans trop nous tromper, nous pouvons même stipuler que Darwin le serait également !

Même des scientifiques « athées virulents » tels que Dawkins ont la sagesse intellectuelle d’admettre que la théorie de l’évolution n’apporte pas de réponse sur l’origine de la vie, raison de plus pour invalider l’affirmation fausse de ce paragraphe (qui s’apparente malheureusement à de la désinformation – la théorie de l’évolution ne veut rien nous faire croire du tout, elle cherche à décrire des faits et à en comprendre les mécanismes) :

dans « Le plus grand spectacle du monde » ed Robert Laffont – p. 435 : « Nous n’avons aucun indice sur ce qu’à été la première étape de l’apparition de la vie, mais nous savons quelle sorte d’étape c’était certainement : tout ce qu’il faut pour lancer la sélection naturelle. […] Ce qui veut dire que l’étape décisive a été l’apparition, par un processus encore inconnu, d’une entité qui s’autoréplique. »

« Nous savons bien que seule la vie engendre la vie »

Il nous semble que même en tant que croyants, nous devrions rester beaucoup plus prudents sur cette question.

La Bible montre clairement que Dieu est à l’origine de l’univers et donc de tout ce qu’il contient, mais elle reste muette quant aux processus naturels en place.

Si Dieu a mis en germe dès les premiers instants de l’univers la capacité pour la matière de générer la vie sous certaines conditions et de conduire ensuite à l’homme selon un processus évolutif, la science ne risque-t-elle pas de pouvoir un jour accéder à la connaissance de l’origine de la vie sur terre ?

Que restera-t-il alors de la foi de ceux qui proclament que sans l’intervention miraculeuse de Dieu, la vie ne peut pas émerger ?

Notre foi repose-t-elle sur le fait de mettre Dieu dans tous les mystères encore inexpliqués de la science ou même sur nos interprétations erronées de la Bible ?

Les mutations génétiques, hérésie des manuels scolaires.

– C’est une hérésie de l’enseignement scolaire.

– Ces erreurs aléatoires de lecture lors de la réplication du génome permettraient d’expliquer l’évolution

Cela revient à affirmer que de faire des fautes d’orthographe dans une recette de cuisine produira à la longue une meilleure recette !

– Le dilemme de Haldane : On a calculé qu’il fallait environ 6 Millions d’années pour qu’il se produise environ 10 000 mutations favorables, hors nous notons la nécessité de plus 20 millions de mutations sur ces mêmes 6 millions d’années pour différencier l’homme du Chimpanzé.

– Les observations expliquées par des mutations génétiques ne sont jamais à la faveur d’une évolution mais d’une régression des fonctions ou des organes : exemple Astynax Mexicanus est un poisson qui a perdu la vue dans son environnement de grande profondeur marine.

Certaines espèces de grenouilles ont de même perdus leurs poumons.

 

Il n’est pas nécessaire de comprendre tous les mécanismes de l’évolution pour comprendre qu’elle a eu lieu.

L’étude des vestiges de gènes (pseudo gènes), des retrovirus, des transposons, de la répartition des gènes sur les chromosomes nous prouvent l’origine commune des espèces selon le schéma Observation – Hypothèses – Prédiction d’un résultat – Vérification par l’expérience.

Voici deux articles simples pour comprendre ce que la génétique nous a apporté comme preuves de la réalité de l’évolution et que toutes les espèces dépendent les unes des autres confirmant ainsi les observations et l’intuition de Darwin :

Les cours du généticien chrétien Dennis Venema que nous avons traduits sur ce site vous seront d’une aide précieuse si vous êtes un chercheur de vérité sérieux et que vous n’avez pas eu la chance de poursuivre des études de biologie

  • le chapitre 4 accessible ici  introduit la notion de variation dans le génome (mutation) vous pourrez poursuivre ensuite avec les articles suivants

On ne sait pas non plus comment une planète en attire une autre, mais la confirmation expérimentale des lois de la gravitation ne fait plus de doute.

On peut de plus construire un arbre des espèces uniquement sur la base de la génétique, et cet arbre coïncide de façon stupéfiante avec l’arbre déduit uniquement de la paléontologie.

Tous ces calculs de probabilité reposent sur des hypothèses de travail ultra simplifiées.

On a mis en évidence des mutations qui créent de nouvelles fonctions.

Il est ridicule de s’attendre à visualiser à l’échelle d’une vie ce qui se produit en plusieurs millions d’années.

Les formes transitoires.se heurtent aux systèmes complexes.

– Les seules lois du hasard liées à des mutations aléatoires ne sauraient expliquer l’émergence d’organes complexes tels que l’œil. un œil non abouti n’a aucune raison d’être.

 

On a une bonne idée de la façon dont l’œil a pu progressivement se sophistiquer et a évolué jusqu’à l’organe merveilleux qu’il est aujourd’hui

« …Il faut savoir que l’œil n’a pas la même utilité chez tous les porteurs de l’organe. Certains animaux ne perçoivent pas la couleur, d’autres ne focalisent pas sur les sources trop éloignées, d’autres ne perçoivent que l’intensité lumineuse. Qu’est ce qu’une taupe ou un lézard des cavernes ferait d’une vue de rapace ? Le rhinocéros noir se fie beaucoup plus à son ouïe et à son odorat qu’à sa vue. Les requins sont quasiment myopes (presque aveugle en ce qui concerne les espèces benthiques), et en général perçoivent plutôt les mouvements que l’image en détail. Cette vue médiocre ne les empêche pourtant pas d’être des prédateurs efficaces…

Depuis la cellule photosensible, jusqu’à l’œil humain (ou celui du chat qui est capable de voir dans l’obscurité, ou celui du rapace qui focalise à une formidable distance), chaque étape de transition a pu à un moment être profitable à une espèce, jusqu’à ce que cette transition stagne à un état suffisant par rapport à l’environnement, ou continue à se modifier si la concurrence n’a cessé de jouer sur, entre autres, la vue. »

Conclusion

– Il devient vraiment difficile de croire au hasard.

Le mot hasard ne devrait pas faire peur au croyant.

Au-delà de la théorie de l’évolution, le réglage fin de l’univers par exemple est là pour nous rappeler que la complexité du processus vital reste un défi absolument insoutenable pour les seules lois probabilistes.

– On observe bien une flexibilité dans la nature

– Mais on n’observe pas un seul fait démontrant l’évolution (entre espèces)

Un vrai fait pour l’évolution serait l’émergence de nouveaux organes, comme les ailes sur un insecte par exemple, mais on n’en observe vraiment aucun.

Il est faux de dire que l’on n’observe aucun fait démontrant l’évolution, nous espérons que les exemples ci-dessus auront pour le moins suscité la curiosité de ceux qui ne seraient pas aux faits des découvertes scientifiques dans les différents domaines que nous avons cités.

Il est clair qu’à l’echelle de la vie d’un homme et même de l’humanité, de tels résultats seraient étonnants. Cependant les cas de spéciations c-a-d d’apparition de nouvelles espèces du fait de l’isolation d’un groupe par rapport à sa famille d’origine ne sont pas rares

Voir cet article pour comprendre comment naissent les espèces :

3 articles simples à découvrir sur les preuves de l’évolution :

La devise « du monde »

– Avec le temps, tout devient possible

Beaucoup se posent néanmoins des questions, sur une évolution « dirigée » et sur cet ordre fabuleux qui prévaut dans toute la nature comme une « force supérieure ».
– Les média reconnaissent les limites de la science mais assure que la théorie de l’évolution dit vraie.De ce côté-là, ils n’ont pas tort
– Etre évolutionniste,  c’est croire au hasard et que la vie est partie de rienL’origine du monde visible et de la vie est une question, l’évolution de l’univers et de la vie en est une autre. Il est donc tout à fait conciliable de croire en un Dieu Créateur d’un monde évoluant selon un processus progressif dont il aurait lui-même fixer les règles (lois)..

Nous devrions éviter de stigmatiser ainsi et de classer des profils types dans des catégories, Evolution = Athéisme ; nous voyons aujourd’hui de plus en plus de scientifiques de haut niveau qui acceptent ou travaillent avec cette théorie sans pour autant renier leur foi. (Il faut certes revenir sur notre façon d’aborder la Bible)

– On ne peut plus discuter de l’évolution, elle est reconnue comme un faitIl est toujours dommage de rompre le dialogue, mais force est de constater que pour qui fait l’effort de passer en revue lesdits faits et possède quelques bases en science, le lien entre les espèces, y compris pour l’homme ne laisse plus de place au doute. Les discussions portent sur l’explication des mécanismes de l’évolution, pas sur l’évolution elle-même et bien entendu aussi sur toutes les conséquences philosophiques et théologiques que cela entraine.

– Mais des voix commencent à s’élever contre Darwin dans le milieu scientifique, ex, le livre « dépasser Darwin »  de Didier Raoult : la séparation des espèces  serait effective depuis les bactéries.

Il faut que je lise ce livre, mais une chose parait certaine, c’est que Didier Raoult ne remet pas en cause l’évolution de l’homme comme on pourrait le sous-entendre ici !

Il est très loin de revenir à des positions défendues par le créationnisme.

 » L’arbre généalogique de l’espèce humaine est anti-darwinien parce que notre ancêtre est tout à la fois Sapiens, néandertalien, une bactérie et un virus ! »

D’autre part il est tout à fait entendu aujourd’hui que les premières hypothèses avancées par Darwin pour expliquer l’évolution par le seul biais  de la sélection naturelle associées au rythme des mutations ne donnent pas toutes les réponses attendues. Il y a très certainement conjonction de phénomènes qui restent encore à découvrir, « Le transfert latéral des gènes entre espèces » évoqué par Raoult est certainement une piste à explorer comme celle des équilibres ponctués si chère à Jay Gould par exemple.

CROIRE LA BIBLE

La bible relate LE récit de la Création

 

Non, ce récit est avant tout théologique. Ce n’est pas un récit scientifique.

De plus plusieurs récits très ressemblants sur la forme existent dans les mythologies des peuples voisins des hébreux. La Bible n’a pas l’apanage du récit des origines mais elle se distingue par la proclamation du Dieu unique créateur du monde visible et par la démystification des astres déifiés dans les autres cultures.

De plus un exégète avisé remarquera que la Genèse propose non pas un mais deux récits de la création !.. Gen 1 et Gen 2 et que les 2 récits ne proposent pas les mêmes séquences dans l’ordre de création !.. raison de plus pour affirmer que le but des auteurs de l’époque et donc du Saint-Esprit n’était certainement pas de nous indiquer le mode opératoire de Dieu (la Bible n’est pas un livre de science) mais d’attirer notre attention sur le pourquoi et l’intention de Dieu  sinon il n’y aurait pas de différence au niveau des récits bibliques..

et deux videos :

Ce récit s’oppose à la théorie de l’évolution qui nous dit que la vie peut surgir de rien

 

Comme nous l’avons vu, cette théorie se concentre sur les processus d’évolution pas sur l’origine de la vie avant la naissance l’univers, il n’y a pas d’opposition entre la théorie de l’évolution et l’éclairage théologique qu’apporte le récit de la création dans Genèse.
L’histoire des sciences nous montre une vision en général plutôt favorable au créationnisme.

 

Normal, la plupart des scientifiques occidentaux étaient chrétiens et pratiquaient une lecture littérale des 1er chapitres de la Bible !

Néanmoins il est erroné de penser que c’est la théorie de l’évolution qui nous pousse à une lecture non littérale des textes bibliques de la Genèse :

La bible encourage à faire des observations

 

oui
La bible ne plaide pas pour le fixisme, il peut y avoir des changements au sein des espèces.

Le mot « espèce » de Genèse 1 ne peut pas avoir le sens qu’on lui donne aujourd’hui car ce mot a été introduit par Linné au 18e siècle.

Le récit de la Bible contient des pistes qui peuvent contredire la science.

 

Faire de la Bible un livre de science est une grave erreur, elle décrit le monde tel que la culture d’alors le voyait, son message est spirituel, non scientifique.

Ce sont nos interprétations de la Bible qui peuvent contredire la science, pas son message

Mais c’est la science qui se trompe. Exemple : Jusqu’à Einstein, la science disait l’univers éternel !

On sait maintenant que l’univers a un début, ce que la bible a toujours proclamé.

 

La science s’auto-corrige, comme nous en avons déjà parlé, elle se remet plus facilement en cause que les dogmes religieux.

L’exemple sur l’éternité n’est pas bien choisi car la science ne parait pas bien armée pour parler d’éternité étant elle-même prisonnière du temps et de l’espace.

Ceci dit, cela nous montre bien qu’il faut distinguer entre les capacités de la science à nous révéler le comment des choses par le bais de nos observations et expériences et entre les extrapolations philosophiques et théologiques qui en découlent.

L’homme cherche à détruire la bible.

 

Pour certains oui, beaucoup restent cependant neutres.
La Bible n’est pas un ouvrage scientifique mais n’est pas dépassée pour autant.

 

Subtilité difficile à appréhender pour nous, voir les paragraphes précédents.
L’enjeu n’est pas scientifique :

 

Oui, nous sommes en accord. Le pas suivant consiste simplement à remettre en cause son interprétation de la Bible et donc d’orienter le vrai débat sur le terrain théologique et non scientifique.
La mort vient du péché, ce qui n’est pas en accord avec la théorie de l’évolution.

La bible révèle la personne de Dieu.

 

Les faits de l’évolution ne souffrent d’aucune remise en cause aujourd’hui mais il existe des dizaines de manières de lire les Ecritures (mêmes non spirituelles !) et bien avant Darwin, des croyants ont soutenus l’idée qu’Adam ne fut pas créé éternel et que la mort existait avant lui.

Il nous appartient alors de rechercher sincèrement d’autres voies que la stricte lecture littérale de la Genèse.

CONCLUSION

Nous sommes donc chacun devant un choix :

– faire confiance à la science qui mène au matérialisme : adhérer à la pensée des média qui montre clairement l’évolution faisant de nous « les enfants de la matière »

– Croire en la bible et devenir « enfant de Dieu »

 

Ce choix n’est pas soutenable et trompeur.

Il est tout à fait possible d’abandonner ses préconçus théologiques sans pourtant renier les fondements de la foi chrétienne et accepter de la science ce qu’elle nous révèle sur le comment de la Création. La Bible elle, répond au pourquoi et au but.

Science n’est pas synonyme d’athéisme, pas plus que foi ne l’est pour fondamentalisme.

La voix de l’équilibre existe, il nous semble que des scientifiques de haut niveau, chrétiens que nous nous plaisons à traduire dans ces pages sauront le démontrer au sceptique sincère.

Pour n’en nommer que quelques-uns, citons :

Francis Collins, Denis Lamoureux, Darrel Falk, Loren et Déborah Haarsma…

En conclusion

 Je pensais trouver de la part d’un généticien de ce niveau; des révélations fracassantes en faveur de l’indépendance entre les espèces ou  posant de vraies questions voire certains problèmes au modèle évolutif. Le regard d’un scientifique chrétien résistant aux constats en faveur de l’évolution m’intriguait réellement. Il m’avait fallu seulement quelques mois de recherches assidues essentiellement dans des ouvrages de vulgarisation, pour être convaincu des évidences de l’évolution des espèces. Un scientifique de ce niveau devait donc certainement receler d’arguments peut-être pas très rependus auprès du grand public ? Mais à ma grande déception, le schéma utilisé ici par André Eggen est bâti sur les mêmes arguments que ceux qui courent habituellement dans la littérature et sur les sites créationnistes américains.

Et il n’y a vraiment rien qui puisse convaincre scientifiquement même un profil d’un aussi « piètre niveau technique » que le mien qui tire principalement sa science sur le sujet d’ouvrages de vulgarisation en cosmologie et biologie tant les écarts en terme de cohérence et même (j’ai le regret de le dire) d’honnêteté intellectuelle, me paraissent béants.

Je comprends néanmoins les difficultés qui se posent pour un lecteur de la Bible habitué – voire élevé dans une théologie qui privilégie la lecture littérale des Ecritures. Cette « mutation » (sans mauvais jeu de mots) semble à mon sens la plus difficile à réaliser. Mais en cherchant à s’opposer par des pseudo raisonnements scientifiques aux évidences de la science, nous constatons que loin de régler les problèmes ou de ramener les sceptiques à la foi, ces crispations creusent davantage les écarts par les incohérences qu’elles génèrent.

Je suis véritablement interpelé par le schéma simpliste : « théorie de l’évolution = Hasard = Athéisme », présenté ici et j’espère que les quelques pistes évoquées en parallèle et présentant une autre approche permettront aux uns et au autres de faire la part des choses.

Si nous pouvons être d’accord avec les symptômes d’un monde de plus en plus enclin au matérialisme sous couvert des avancées scientifiques, nous serons déjà plus sceptiques sur le diagnostic  d’André Eggen qui vise à mettre au premier plan la théorie de l’évolution dans une confusion assez surprenante entre les faits scientifiques, les interrogations techniques qui restent en suspens, et les extrapolations philosophiques qui en sont faites.

Quant au remède à appliquer, nous marquerons définitivement notre différence, en évacuant tout présupposé théologique dès il s’agit d’observer les lois de la nature, nous saurons trouver dans les textes bibliques et leur message spirituel un éclairage et un fondement solide pour notre foi, mais certainement pas pour accéder à l’explication des mécanismes physiques de la création.

Je voudrais insister pour conclure, qu’il n’est pas question de verser dans la polémique, mais plutôt au travers d’un dialogue constructif, nous amener à poser le problème dans son ensemble et à chercher ce chemin pourtant assez visible  de la science réconciliée avec la foi (et vice versa).

Certains points nous paraissent parfois non négociables, certaines vues irrecevables, mais en prenant le recul nécessaire à une cohérence globale (incluant l’inerrance spirituelle des Ecritures) nous saurons trouver l’équilibre tant attendu.

Vous êtes parvenu au bout de cette lecture ? BRAVO !!

voici un diaporama vraiment excellent et convaincant du théologien Denis Lamoureux à propos des différents points de vue des chrétiens sur l’évolution, quel est le vôtre ?

DL01