“ Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.  Or, la terre était informe et vide. Les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait au–dessus des eaux.  Et Dieu dit alors : – Que la lumière soit ! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres.” (Genèse 1:1-4)

“ Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui–même Dieu. Au commencement, il était avec Dieu. Tout a été créé par lui ; rien de ce qui a été créé n’a été créé sans lui. En lui résidait la vie, et cette vie était la lumière des hommes. La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas étouffée.” (Jean 1:1-5)

On peut faire un lien évident entre les premiers versets de la Genèse, et le prologue de l’évangile de Jean. Et c’est pour moi l’une des plus belles analogies que l’on peut observer dans la Parole de Dieu.

Le texte de la Genèse débute avec la description d’une terre dans le chaos primitif : informe (littéralement : Tohu) et vide (littéralement : Bohu). Comme de très nombreux commentateurs l’ont remarqué, le 1er chapitre de la Genèse décrit l’action de la Trinité Divine toute entière pour remédier à cet état de fait. Ecrivant dans une structure poétique très élaborée, l’auteur inspiré nous décrit trois premiers jours au cours desquels Dieu rétablit l’ordre et solutionne le Tohu. Il le fait par des actes de séparation successifs : Lumière/ténèbres, eaux d’en bas et eaux d’en haut par le firmament, terre ferme/ océan. Pendant les trois jours suivant, Dieu décore cet espace vide (bohu) dans un schéma parallèle : la lune, le soleil, les étoiles le 4ème jour, le 5ème jour, les oiseaux et les animaux marins viennent remplir les espaces créés le deuxième jour, et l’homme la terre ferme le sixième jour. Dieu est un Dieu d’ordre, il est celui qui rétablit l’ordre. Dieu fait réaliser à l’homme qu’Il est au-delà de la création, et qu’il ne faut pas adorer la création à la place du Créateur. Dieu démontre aussi sa créativité, son imagination, sa puissance, son goût pour la diversité et la beauté en remplissant la terre des créatures les plus merveilleuses.

Dieu a créé par sa Parole : le logos, il a tout créé par le Fils. Jean réutilise là une notion bien connue de la philosophie grecque. Pour les stoïciens, le logos, le « verbe » représente « l’organisation bonne et belle de l’ensemble de l’univers. C’est une structure impersonnelle harmonieuse et divine, celle du cosmos tout entier. » (J’emprunte ces deux expressions à Luc Ferry). Le scandale, c’est que Jean va identifier ce logos à une personne, à un homme, Jésus-Christ de Nazareth, celui qui amène la lumière dans les ténèbres de nos vies. Jésus  est tout puissant pour rétablir l’ordre et l’harmonie que le péché a détruit en nous, et pour remplir nos vies par la divine présence de son Esprit. L’œuvre de création du cosmos n’est au fond pas différente de celle que Dieu veut accomplir dans chacun de nos univers. A lui soit toute la gloire !